Numérique : l’urgence de favoriser l’inclusion des femmes

Plusieurs propositions ont été faites dans ce sens au cours de la journée de la femme que Camtel a organisé dans la mouvance de la célébration de ses 25 années d’existence.

Au total sept recommandations ont été édictées à l’endroit de Camtel, du gouvernement et des différents acteurs. Accroître la visibilité des réussites féminines dans le domaine des sciences et de la technologie en vue d’intéresser les jeunes filles en particulier aux métiers du numérique est l’une d’elle. Il a aussi été demandé de renforcer le cadre juridique en matière des promotions des droits de la femme et égalité des sexes. Camtel a été appelé à renforcer la réduction de la fracture numérique à travers la promotion de l’accès équitable aux ressources telles que l’internet haut débit, les infrastructures technologiques, etc. Dans le cadre de l’autonomisation des femmes à travers le numérique, il est suggéré au gouvernement de promouvoir la mise en place des plateformes de réseautage pour les femmes dans le cadre de l’entrepreneuriat féminin, renforcer l’accès des femmes à l’information sur les initiatives de promotion de l’entrepreneuriat et les modalités d’accès en vue de leur permettre de valoriser leur potentiel et de le mettre effectivement au service du développement. Renforcer l’éducation financière et technologique des femmes à travers notamment les technologies innovantes telles que la Blockchain et la sécurité numérique a été un autre point mis en avant. Enfin, les femmes ont exprimé leur désir de voir mettre en place des mécanismes financiers, des subventions et incitations fiscales en vue d’encourager les investissements dans les entreprises numériques dirigées par des femmes et promouvoir leurs croissances.

Disparités importantes

Dès l’entame de son propos introductif, Judith Yah Sunday ACHIDI n’a pas manqué de mentionner les disparités persistantes entre les genres au Cameroun. Une situation qui selon elle continue de désavantager les femmes et les filles face aux opportunités qu’offre la technologie. Durant son allocution, la directrice de Camtel n’a pas manqué de souligner la nécessité de créer un environnement favorable à l’autonomisation des femmes dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). Une action qui pour elle contribuera à réduire les écarts de genre et à promouvoir l’inclusivité dans le secteur.

Au cours de cette journée riche en interventions, des experts, travailleurs dans le secteur de la technologie et bien d’autres participants constitués en deux panels ont su apporter leurs contributions pour une meilleure inclusion de la femme dans le numérique. Selon Aurel TAYOU, Présidente de l’association Tech Women Cameroon: « Il faut que les femmes puissent avoir accès à un environnement propice à l’innovation et au développement de leurs projets, idées et capacités». De la promotion des Politiques et des initiatives pour soutenir la mise en place d’une économie digitale en faveur des femmes, aux Solutions et innovations technologiques féminines en passant par les opportunités du numérique en faveur de l’autonomisation des femmes et du développement inclusif au Cameroun, chaque femme présente a apporté sa contribution.

Des chiffres et des statistiques, il y en a eu durant les moments d’échanges qui ont rempli cette journée. 30% de femmes seulement s’intéressent au domaine de la Tech quand elles sont au niveau de l’enseignement secondaire, les femmes représentent au Cameroun dans toute zone confondue 31% des personnes qui ont accès à internet, ce sont là quelques chiffres partagés par Annie PAYEP-NLEPE, journaliste intéressée par les questions du numérique et CEO de TELEASU.TV & STOPINTOX.CM. Pour elle les femmes ne s’intéressent pas encore assez à la technologie. « Malgré les efforts qui ont été faits par les différents pays dont le Cameroun, on constate que la fracture continue de s’agrandir entre les hommes et les femmes dans ce secteur », a-t-elle déploré.

Mettant en avant le fait que les femmes africaines participent déjà pour 62% à l’économie de leurs pays, ces femmes entrepreneures ont voulu démontrer que si ces dernières s’intéressent plus à la technologie, elles pourront contribuer encore plus au développement non seulement de leur pays mais aussi de l’Afrique. « L’égalité homme, femme n’est pas seulement un droit fondamental mais une base indispensable à l’instauration d’un monde pacifique et durable », a fait savoir Isabelle Lafortune MAKOTA, Inspecteur Principale des Affaires Sociales.

Les défis rencontrés

La journée Camtel de la femme a aussi été l’occasion pour les femmes qui travaillent dans le secteur de la Tech de parler des challenges auxquels elles font face au quotidien, mais surtout d’apporter des solutions palliatives. Les barrières culturelles est le principal défi auquel beaucoup de femmes font face a fait savoir Annie PAYEP-NLEPE. Le manque de formation et d’informations en ce qui concerne la technologie dans les écoles, le manque de financement et le manque d’accès à la tech sont autres les différents défis énumérés par ces femmes qui ont fait du numérique et de la technologie leur gagne-pain.