Affaire Hervé Bopda: un silence inquiétant…
Alors que les témoins ont été convoqués à la Police judiciaire pour être à nouveau entendus pour complément d’enquête ce mardi 20 février, certains avocats de l’accusation se plaignent de la difficulté à obtenir les informations sur la procédure en cours.
Par Armel Mouanjo
Les plaignantes qui ont déposé des plaintes dans l’affaire Hervé Bopda étaient attendus ce mardi 20 février 2024 par les enquêteurs en charge de cette affaire. Selon les avocats de l’accusation, le dossier a été renvoyé par devant le procureur pour complément d’enquêtes. Les victimes qui avaient témoigné après leur plainte, et qui n’avaient pas répondu présentes à la confrontation, par crainte d’affronter celui qu’elles présentent comme leur bourreau ont été convoquées de force. « Celles qui n’étaient pas revenues pour la confrontation ont été convoqués par voie d’huissier », informe un avocat constitué dans l’affaire. « L’affaire se balade de juridiction en juridiction, entre le Tribunal militaire, le Tribunal de grande instance et le Tribunal de Première instance. Et actuellement, l’affaire est renvoyée à la Police judiciaire. C’est surement parce que l’enquête n’est pas terminée. Ces nouvelles auditions vont permettre d’avoir des compléments d’enquête », renseigne un autre avocat d’une des victimes.
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Pour la manifestation de la vérité dans le cadre de cette affaire, des examens médicaux ont été exigés aux victimes. Lesquels sont faut progressivement au fur et à mesure des dénonciations. On apprendra ainsi de certains médias qu’en plus des trois premiers tests de sérologie au VIH effectués sur Hervé BOPDA dont les résultats se sont avérés négatifs, le ministère public a requis un nouveau test qui sera effectué au Centre Pasteur. On apprend aussi qu’entre temps, l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) a été sollicité pour reconstituer les messages effacés d’une plaignante.
Des échanges et discussions entre sieur Hervé Bopda et les victimes ont été remis aux enquêteurs. Lesquelles discussions contenues dans des clefs Usb contribueront peut être à faire la lumière sur cette affaire. Mais, pas que. « La ville dispose des caméras de vidéosurveillance. Certaines victimes disent avoir été violentées dans la rue par Hervé Bopda. Il est possible d’exploiter ces cameras dont les images contribueront à la manifestation de la vérité », suggère un avocat proche de ce dossier.
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Cependant, les avocats de l’accusation regrettent le flou qui entoure cette affaire. « Il y a un silence qui entoure cette affaire. Même au parquet, il nous est difficile d’avoir certaines informations », dénonce un avocat proche du dossier. Il poursuit. « Tout est caché. Lorsque j’envoie un collaborateur pour avoir des informations, le greffier ne dit rien. Il ne donne pas d’informations », regrette-t-il.
Trois semaines après son arrestation, Hervé Bopda est toujours en garde à vue à la Division régionale de la police judiciaire pour le Littoral. Un délai de garde à vue qui est largement dépassé, à en croire les avocats. « Le délai de garde à vue est dépassé. Le procureur devrait le déférer. Deux procureurs ont été saisis dans cette affaire, le procureur du Tpi et celui du Tgi. Il devrait normalement avoir déjà été déféré à la prison centrale de Douala », s’offusquent les avocats de l’accusation qui promettent de rencontrer le procureur pour savoir ce qu’il en est.
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