Forum international sur l’entrepreneuriat : comment construire un environnement d’affaires propice à la pérennité des PME
La réflexion était au centre du premier panel de la 3e édition de cette rencontre. Le manque de financement continue d’être évoqué comme un des principaux freins à l’évolution des entreprises locales;
Le premier panel de ce forum organisé par la Délégation Générale du Québec à Dakar était modéré par la célèbre entrepreneure tech Rebecca ENONCHONG. De l’avis de tous les panélistes, les soucis de financement sont réels et ne permettent pas aux entreprises locales d’atteindre leur plein potentiel. Au Cameroun par exemple où les PME représentent 98,5% du tissu économique national d’après le Ministère des PME, 40% d’entre elles présentent la difficulté d’accès au financement comme principale obstacle à leur développement. Et 60% des entreprises locales mettent la clé sous le paillasson avant l’âge de 5 ans.
Une réalité que valide Jacqueline DONGMO, fondatrice du groupe Gracedom invest et qui a notamment repris la distribution de la marque Coca Cola au Cameroun. « La vie n’est pas ce qu’on lit dans des livres. Tant que vous n’avez pas vécu ou avez eu une expérience désagréable, tout vous semble utopique ». En employant ces termes, l’entrepreneure camerounaise attire l’attention de ces confrères entrepreneurs sur le fait d’être réaliste quand on décide de se lancer dans l’entrepreneuriat car tout n’est pas rose comme le pensent certains.
La pression fiscale et le manque d’accompagnement font partie des sujets qui choquent ces entrepreneurs et qu’ils considèrent comme véritable obstacle à leur épanouissement. En effet, ils pensent qu’avec tous les impôts qu’il faut payer, l’entrepreneur débutant se retrouve quelques fois entrain de dépenser mensuellement plus qu’il ne gagne. Jacqueline DONGMO va plaider pour un meilleur accompagnement des incubateurs pour qui pour elle, ne jouent pas encore pleinement leur rôle qui consiste à « porter des projets innovants, à aider l’entrepreneur à savoir exactement ce qu’il veut faire, à évaluer la pertinence des projets et catalyser les ressources propres de l’entrepreneur pour l’évolution dudit projet ».
De la nécessité d’innover dans les modes d’accompagnement
« La CNPS offre des aides à certaines Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans le but de les voir se développer, se basant sur le projet du promoteur et non sur le business plan», affirme Alain Olivier Noël MEKULU MVONDO, directeur de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale du Cameroun (CNPS). Il estime que les organismes de financement restent un peu trop dans la science et la théorie et ne sont pas flexibles. Pour lui, la bonne marche d’un projet ne dépend pas toujours des déclarations des porteur de projet, mais de la qualité et du degré d’engagement du porteur du projet. La qualité et la pertinence du business plan ne sont pas négligeables mais ne doivent pas être une condition sine qua none d’accès au financement.
Ce dernier a fait savoir que “Le succès des PME dépend aussi beaucoup de l’écosystème” avant de conseiller aux banques de savoir flairer de bons projets.
Un avis que ne partage pas forcément Victor NOUMOUE, le directeur général adjoint de Société générale Cameroun qui estime que la banque ne peut pas financer des projets non structurés. Il a aussi parlé de la difficulté qu’il y’a à financer les startups parfois à cause de la faiblesse des dispositifs de remboursement, les lenteurs judiciaires et bien d’autres obstacles comme le manque de structuration du projet. En matière d’innovation, la banque a mis sur pied la maison de la PME pour comprendre les difficultés des entrepreneurs, les aider à les surmonter et les accompagner à travers des formations, des financements et bien d’autres.
« le succès d’un projet dépend à 60% de l’attitude et de la force d’engagement du promoteur » Alain Olivier Noël MEKULU MVONDO
Au-delà de l’aspect financier, le manque de sérieux ou d’engagement de certains entrepreneurs a aussi été évoqué comme frein à la pérennité des entreprises. Jacqueline DONGMO a souligné la nécessité pour chaque entrepreneur de croire en lui tandis que MEKULU MVONDO a fait savoir que « le succès d’un projet dépend à 60% de l’attitude et de la force d’engagement du promoteur ».
De l’avis de tous, l’environnement global des affaires dépend pour beaucoup de la volonté politique. Pour construire des entreprises pérennes, l’environnement doit être propice.
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