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Yaoundé : déjà 27 morts à Mbankolo (OFFICIEL)

Le drame est survenu après qu’une digue de protection d’un lac artificiel construit pendant la période coloniale a lâché. L’ouvrage a cédé sous la pression des pluies qui s’abattent sur la capitale depuis plusieurs jours, emportant des maisons et leurs occupants situés en contre-bas.

Par Armel Mouandjo

Sur les lieux du drame, à Mbankolo, arrondissement de Yaoundé II, la foule curieuse venue massivement s’enquérir du drame qui s’est noué ici la veille n’en croit pas ses yeux. Le site habituellement bondé de maisons n’est plus qu’un amas de terre boueuse mêlée aux débris des matériaux de construction. Des maisons détruites, des tôles, planches, lattes éparpillés çà et là. Des ustensiles de cuisines et autres objets de maisons noyés dans la boue. Également sur les lieux, un arbre complètement déraciné par la force de l’eau. Un mur d’une épaisseur certaine, long d’une trentaine de mètres, également détruit par l’eau.

Selon les témoins, le pire est survenu après que la digue de protection d’un lac artificiel, construit pendant la période coloniale a cédé sous la pression de l’eau de pluie qui s’abat sur la capitale politique camerounaise depuis plusieurs jours. Et l’eau a ravagé les maisons situées en contrebas de cette colline sur laquelle était construite la digue. Le drame s’est noué dans la nuit du dimanche, 08 octobre 2023. « La pluie a commencé à tomber vers 16h. Quelques heures plus tard, on a entendu un grand bruit au dehors. On a ouvert la porte pour s’enquérir de la situation et on a été accueilli par une grande vagie d’eau qui nous a emporté ainsi que notre maison. Nous avons pu être sauvé par la grâce de dieu, bien qu’il y a l’une des notre qui reste introuvable », indiquait dimanche, un rescapé.

Les éléments du corps national des sapeur-pompiers sont descendus sur les lieux et ont entamé les recherches avec l’aide des populations. 12 corps ont pu être retrouvés avant l’arrêt des fouilles. Lesquelles fouilles ont repris ce lundi matin à 6h. Et le bilan des victimes a été revu à la hausse pour se fixer à 27 morts, vers midi, selon les éléments du Corps national des sapeur-pompiers. Parmi les personnalités descendues sur les lieux, les ministres de l’Administration Territoriale (Minat) et de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu). « Que les populations installées sur des zones non constructibles libèrent pour que les eaux trouvent leur chemin. Et c’est sur l’ensemble du territoire. Si on observait les prévisions météorologiques, on devait être épargnés de ces drames. C’est très dur de perdre des frères et sœurs, des parents dans des situations pareilles. Que ceux qui sont encore là ce soir, s’en aillent, parce qu’on ne sait pas ce qu’il peut se passer dans deux jours. La pluie peur revenir et ça peut à tout moment tomber. Les gens ont occupé des zones non-constructibles », martèle Célestine KETCHA COURTES.

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Sur les causes principales de ce drame, la vétusté et la négligence du lac artificiel et de la digue de protection sont pointées du doigt. « Après chaque pluie, le niveau de l’eau montait un peu plus dans le lac. On disait toujours qu’un jour, cette eau va nous faire quelque chose. Et voilà. C’est arrivé », note une victime. A en croire un autre, « cette digue présentait déjà des fissures. Ce drame serait arrivé bien plus tôt si un mur de soutènement n’avait pas été construit par des particuliers qui avaient vu ce mal venir de loin », argue un autre riverain. Les fouilles se poursuivent. Lesquelles pourront permettre de retrouver à nouveau des victimes.