Benjamin Mboutou : “les populations de Mambanda touchées par la DUP seront indemnisées”
Au cours d’une rencontre avec la presse, le préfet du département du Wouri a fait le point sur les casses prévues dans les quartiers Mambanda et Youpwé. L’autorité administrative est également revenue sur le cas du quartier Essengue.
Par Blaise Djouokep
Dans le cadre de démarrage des travaux de construction de la clôture périmétrique de sécurisation du Port de Douala-Bonabéri, les populations de Youpwé qui se trouvent sur le tracé de ladite clôture seront déguerpies. Tout comme celles du quartier Mambanda qui seront touchées par la Déclaration d’utilité publique (DUP) au profit du port. Quelle est la situation exacte de ces deux dossiers qui vont voir de nombreuses maisons détruites ?
J’ai été surpris de voir que les gens du quartier Mambanda s’activer en disant qu’on est sur le point de les déguerpir. Je dois dire qu’à ce jour, je n’ai reçu aucune information, ou tout au moins, aucune instruction quant au déguerpissement des populations de Mambanda. Et je ne comprends pas pourquoi elles se mettent sur la voie publique pour manifester. Elles manifestent sur quelle base ? J’en ai parlé avec ces populations tout à l’heure et je leur ai dis que nous n’avons pas un programme de déguerpissement à Mambanda.
De quoi s’agit-il donc exactement pour ce qui est du cas du quartier Mambanda ?
Je sais qu’il y a eu une DUP. La commission d’évaluation et de constat a siégé. Nous avons envoyé le dossier au ministère des Domaines du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF) qui prend la Déclaration d’Utilité Publique. C’est par arrêté que le MINDCAF prend une DUP. Une commission de constat et d’évaluation constituée par le préfet travaille sur le terrain. Après quoi nous faisons un Procès verbal qu’on envoie au niveau du MINDCAF qui a été déclencheur de la DUP. C’est le MINDCAF qui prépare le décret d’indemnisation. Ce décret fixe les montants à allouer aux personnes impactées. Le processus étant en cours, je ne peux pas comprendre qu’on nous parle de déguerpissement maintenant. Il ne s’agira pas de déguerpissement.
On parlera de libération des emprises quand les personnes impactées par le projet seront déjà indemnisées. Nous ne partons pas déguerpir les gens. On paie les indemnisations, et après quoi il y a une sensibilisation autour de la libération de ces emprises. Pour le moment, le Port autonome est dans le processus. Et il ne nous a pas encore sollicité pour que nous allions sensibiliser les populations dans le cadre de la libération des emprises, parce qu’il y a un projet d’extension du Port autonome de Douala-Bonabéri. Il est question pour le port d’étendre le quai qui est du coté de Cimencam, et c’est en ce moment là qu’il pourra toucher le quartier Mambanda. Nous n’en sommes pas encore là. Le processus qui doit conduire à l’indemnisation doit d’abord arriver à son terme pour qu’on parle de libération des emprises.
C’est différent de ce qui a été fait à Essengue où il était question d’un déguerpissement. S’il y a des gens à Mambanda qui ont été oublié et qui ont des titres fonciers, ils feront des requêtes et nous allons faire une requête additive pour faire monter leur dossier. Ce n’est pas toute la population de Mambanda qui sera concernée. Les personnes impactées par le projet ont été recensées. Elles se connaissent.
A combien peut-on estimer le nombre de personnes qui seront touchées par cette DUP ?
Une centaines de familles seront touchées par ce projet. Elles seront indemnisées. Et on va leur demander de libérer ces emprises. Quand on, vous a indemnisé, vous devez partir. Si vous ne partez pas, c’est du vol. Il y a des malins qui prennent l’argent de l’indemnisation et vont encore manifester pour dire qu’on veut leur faire partir.
Et pour ce qui est du cas de Youpwé, à quoi les populations doivent-elles s’attendre ?
Le port autonome de Douala-Bonabéri a un projet de sécurisation qui est suivi par la présidence de la République. Le Directeur général du Pad a reçu l’aval de sécuriser le port. Il faut sécuriser le port pour que les gens n’y entrent pas n’importe comment. Pour permettre la sureté et la sécurité du port et de tout ce qui s’y trouve. Le port a commencé la construction d’une cloture à Youpwé, et il faut la poursuivre. Nous allons dire aux gens de Youpwé ce qui est envisagé. Et nous allons dire aux habitants de Youpwé, de quoi il s’agira. Le port a sollicité une ultime séance de concertation relative à la présentation et à la clarification du nouveau tracé de la cloture de sécurisation, que je présiderai.
Et il y aura un distingo à faire. Là où la clôture passe, si vous êtes sur le parcours de la clôture, on peut vous casser. Mais, les autres qui ne seront pas touché par ce tracé n’auront pas de problème. Le directeur général du port a envisagé des mesures sociales pour les personnes qui seront déguerpies.
Ces mesure sociales sont-elles les mêmes que celles qui avaient été envisagées pour le cas des populations de Essengue ?
Ces mesures sociales avaient aussi été envisagées avec les populations d’Essengue. Une enveloppe de 600 millions avait été mise à disposition pour les accompagner. Il n’y a pas lieu d’indemnisation parce que vous vous trouvez dans le domaine portuaire. On ne vous indemnise que lorsque vous n’êtes pas installé dans le domaine portuaire. IIs se sont installés dans le domaine portuaire, et le domaine portuaire n’est pas susceptible d’être cédé à des particuliers. Qu’à cela ne tienne, le Dg du Pad a envisagé même des accompagnements. Il se proposait de payer à chacun, 10 mois de loyer, de payer pendant toute une année, la scolarité des enfants. Un montant de plus de 630 millions Fcfa avait été mis à leur disposition. On leur a demandé de venir prendre cela ici à la préfecture, et ils ont refusé. Quand on vit en société, il faut respecter les normes que nous nous sommes données.
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