“Wild Cameroon”: un documentaire pour sensibiliser sur la consommation des espèces sauvages
Dans cette série documentaire de WildAid qui sera diffusée au mois de mars, des experts de renom et des citoyens ordinaires unissent leurs forces pour mettre fin au commerce illégal des espèces sauvages.
Par Guillaume Aimée METE
À l’heure où le Cameroun est confronté à des défis environnementaux pressants, la demande croissante de viande de brousse dans les zones urbaines met en péril de nombreuses espèces sauvages et augmente les risques de propagation de maladies zoonotiques, ce qui est préoccupant. L’organisation internationale WildAid s’intéresse à ces questions et cherche à provoquer un changement d’attitude envers la conservation de la faune et de l’environnement à travers une série documentaire de 45 minutes intitulée “Wild Cameroon”. En mettant l’accent sur des problématiques telles que l’augmentation de la consommation de viande de brousse dans les zones urbaines, les risques de maladies zoonotiques liées à la consommation d’espèces sauvages, les menaces urgentes pesant sur les pangolins et les gorilles, ainsi que le rôle des femmes dans la conservation, cette émission cherche à informer et à inspirer les téléspectateurs à s’engager activement dans la protection de l’écosystème camerounais.
Le premier épisode de cette série documentaire sera diffusé sur la chaîne Vision 4 dès le mois de mars, suivi d’un nouvel épisode chaque mois tout au long de l’année. L’annonce a été faite vendredi 16 février 2024 à Yaoundé lors d’une conférence de presse donnée par l’organisation internationale. Les douze épisodes de “Wild Cameroon” aborderont les questions environnementales les plus pressantes auxquelles le pays est confronté. Parmi ces sujets, on retrouve l’équilibre entre la croissance économique et la préservation de l’environnement, la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages et l’implication des communautés locales dans la conservation. L’équipe de tournage, qui a pris des risques considérables pour explorer le phénomène du commerce des espèces sauvages, s’est concentrée sur des zones telles que le marché Nkoldongo à Yaoundé, connu pour sa forte activité de commercialisation d’espèces animales. L’émission mettra en vedette des experts camerounais de renom dans le domaine de la conservation, ainsi que des fonctionnaires, des représentants du secteur privé et des citoyens ordinaires, garantissant ainsi la qualité des interventions.
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75 % de consommateurs
La consommation non durable de viande de brousse constitue une menace majeure pour les populations d’animaux sauvages en Afrique, notamment dans les villes à forte croissance du continent. Cette demande croissante met en péril de nombreuses espèces, en particulier en Afrique occidentale et centrale, et augmente également les risques de propagation de maladies zoonotiques. Selon les résultats de WildAid sur la “compréhension de la consommation urbaine de la viande de pangolin au Cameroun”, les pangolins, surtout, sont confrontés à un risque croissant d’extinction, tant en Afrique qu’en Asie. Les résultats montrent par ailleurs que le porc-épic est la forme de viande de brousse la plus consommée, avec 75 % des personnes interrogées en ayant consommé au cours des 12 derniers mois. Le pangolin vient en deuxième position, avec 49 % des personnes interrogées en ayant consommé au cours de l’année écoulée.
D’autres formes populaires de viande de brousse consommées au Cameroun comprennent le crocodile, le serpent, le rat, le céphalophe et le singe. Une consommation moins fréquente d’espèces en voie de disparition, telles que le gorille, le chimpanzé, l’éléphant et le léopard, a aussi été signalée, bien que ces quantités soient relativement faibles. Ces résultats pour l’Ong mettent en évidence les menaces que la consommation urbaine fait peser sur la faune sauvage et soulignent la nécessité de sensibiliser davantage le public à l’importance de la conservation, même si, relativement au code de procédure pénale, la législation camerounaise protège des espèces protégées et les personnes qui pratiquent ce genre d’activités s’exposent à la loi. « Le Cameroun possède une faune et une flore incroyables, riches et diversifiées. Pour assurer donc la pérennité de cet écosystème, il faut adopter des bons comportements », explique la représentante Afrique Francophone chez WildAid, Jennifer BIFFOT.
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