Transfert d’argent téléphonique: La nouvelle taxe est effective
Une hausse de 0,2% est observée sur les montants habituels des frais lors des opérations d’envois ou de retraits d’agent par mobile money depuis le 1er janvier 2022.
Par Blaise Djouokep
Dimanche, 02 janvier 2022, Armel, abonné d’un opérateur de téléphonie mobile reçoit un message de son opérateur. « Cher client, en application de la Loi de finances 2022, une taxe de 0,2% est appliquée aux montants d’envoi et de retrait d’argent ». Un peu plus tard dans la journée, il se rend compte de l’effectivité de cette nouvelle taxe lors qu’il effectue un dépôt à travers son téléphone. Le relevé de sa transaction se présente ainsi qu’il suit.
Montant de la transaction : 10080Fcfa, Frais : 120,16Fcfa; Montant net de 10200,16 Fcfa. Pourtant, le 19 décembre, il effectuait un transfert de 10200 pour laquelle les frais s’élevaient à 100Fcfa, montant net 10300Fcfa. Comme lui de nombreux utilisateurs de transfert d’argent par téléphone constatent une hausse des frais d’envoi ou de retrait d’argent à l’issue de leurs transactions.
Selon les dispositions du chapitre intitulé « Taxes sur les transferts d’argent », « sont passibles de la taxe sur les transferts d’argent, les opérations de transfert d’argent réalisées par tout moyen ou support technique laissant trace, notamment par voie électronique téléphonie mobile, télégraphie ou par voie de télex ou télécopie, à l’exception des virements bancaires et des transferts pour les règlements des impôts, droits et taxes ; les retraits en numéraire consécutifs à un retrait d’argent effectué auprès des établissements financiers ou entreprises de téléphonie », peut-on lire dans le projet de loi de finances. Les fonds collectés par les entreprises de transfert d’argent seront reversé au Trésor public au plus tard le 15 du mois suivant celui du prélèvement. Une mesure qui s’inscrit en droite ligne avec les actions des pouvoirs publics visant l’élargissement de l’assiette fiscale. L’Etat espère ainsi collecter entre 25 et 26 milliards de FCFA par an. La BEAC faisait savoir que les transactions par paiements mobiles s’élèvent à plus de 12 000 milliards de FCFA en 2020 soit le double du budget de l’Etat du Cameroun.
Une taxe décriée
Selon plusieurs citoyens camerounais, c’est une disposition qui contribue à appauvrir les citoyens. Certains internautes souhaitent par ailleurs que l’Etat trouve un autre moyen pour taxer les multinationales. D’autres trouvent que c’est un grand bon en arrière pour ce mode de paiement. « Mobile money est juste un mode de paiement. Il n’y a pas de taxe si je paie par chèque. Il n’y a pas de taxe si je paie par cash. Il n’y a pas de taxe si je paie par virement bancaire. C’est une taxe contre l’innovation. C’est une taxe contre les pauvres », fulmine sur son compte Twitter Rebecca Enonchong, fondatrice et Directrice de Apps Tech.
Mobile money est juste un mode de paiement.
Il n'y pas de taxe si je paye par chèque.
Pas de taxe si je paye par cash.
Il n'y a pas de taxe si je paye par virement bancaire.
C'est une taxe contre l'innovation.
C'est une taxe contre les pauvres. #EndMobileMoneyTax#WeSayNo— Rebecca Enonchong (@africatechie) January 2, 2022
Le hashtag #EndMobileMoneyTax est utilisé depuis quelques jours dans le cadre de cette campagne qui vise à faire reculer le gouvernement du Cameroun. L’an dernier avec #EndPhoneTax, les internautes et l’opinion publique avait réussi à faire reculer l’Etat du Cameroun qui voulait instaurer une taxe de 33% sur les téléphones et tablettes.
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