Semaine nationale de la presse 2025 : le SNJC sonne l’alarme et mobilise

Le Syndicat des journalistes du Cameroun a lancé ce 29 avril la Semaine au cour de laquelle les professionnels des médias vont se déployer.
Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a donné le coup d’envoi officiel de la 3e édition de la Semaine nationale de la presse ce mardi 29 avril 2025 à Douala. Sous le thème : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». Un déploiement dans les dix régions du pays est prévu avec un programme dense. « Nous sommes à quelques mois d’une présidentielle. Dans ce contexte, les journalistes doivent redoubler de prudence, défendre leur indépendance et oser invoquer leur clause de conscience », martèle Marion Obam Mahel, présidente du bureau exécutif national du SNJC.
À Douala, ce 30 avril, un débat a eu lieu avec les étudiants de l’École supérieure de Gestion (ESG). Le 3 mai, il est prévu un grand rassemblement à Bonanjo, avant une table ronde sur l’intelligence artificielle et la liberté de la presse, puis un vernissage photo baptisé “Visages de la liberté”.
Chaque région concernée
À Maroua (Extrême-Nord), les clubs journaux sont relancés dans les lycées. À Garoua, un débat s’organise sur l’intelligence artificielle et l’information. Dans l’Adamaoua, la session de Gaoundéré mène un média tour à travers 13 organes de presse, suivi d’un échange avec les étudiants et du rassemblement traditionnel du 3 mai. Du côté de Bertoua, le programme combine média tour, débat à la CRTV locale et mobilisation des journalistes pour des échanges bimensuels sur leurs conditions de travail.
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Dans le Sud, un mini festival de deux jours réunit les professionnels de la région à Ebolowa, avec expositions de journaux locaux et conférences visant à renforcer les liens syndicaux. La région du Centre se concentre sur les enjeux de l’intelligence artificielle à travers conférences et débats. À Bamenda (Nord-Ouest), malgré les tensions, la session locale du SNJC reste l’une des plus dynamiques, un événement awards y est organisé, avec cinq prix thématiques allant du reportage à l’éducation.
À Bafoussam (Ouest), les journalistes vont prendre part au défilé du 1er mai avant un grand débat. Dans le Sud-Ouest, la semaine s’articule autour d’un média tour, d’une conférence, et du rassemblement du 3 mai.
Au-delà des activités, les doléances sont vives. « La loi sur la presse est obsolète; la convention collective existe depuis 2008 mais n’est toujours pas appliquée; trop de jeunes journalistes travaillent sans contrat ni salaire », dénonce Marion Obam. Le SNJC appelle aussi les patrons de presse à assumer leur part de responsabilité. « Nous demandons qu’un minimum soit garanti aux journalistes; il en va de la survie même de notre métier », insiste la présidente.
L’intelligence artificielle, entre promesse et vigilance
Le thème central de cette édition, l’intelligence artificielle soulève autant d’espoirs que de questions.« L’intelligence artificielle nous permet d’améliorer ce qui vient de nous. Elle est un levier de recherche, mais elle ne remplace pas l’humain; il faut apprendre à distinguer ce que la machine rend et ce que l’homme produit » Hilaire Ham Ekoue, secrétaire général du SNJC, rappelle qu’il ne s’agit pas d’un ennemi, mais d’un outil.
Son intervention tout comme celle de la présidente alerte sur les risques de manipulation, surtout en période électorale,la vérification des sources, détection de l’intox, respect des règles déontologiques.
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Le Cameroun reste mal classé au niveau mondial. Selon Reporters sans frontières, le pays oscille entre la 118e et la 138e place sur 180 pays ces six dernières années. Les motifs sont récurrents a savoir brutalités, arrestations, assassinant et pressions. Le meurtre de Martinez Zogo en janvier 2023 et celui de Anye Ndeh en mai de la même année restent des blessures ouvertes.
Le 3 mai ne sera pas seulement une date sur le calendrier. Pour le SNJC, c’est un symbole. Un rappel que la liberté de la presse ne se mendie pas, elle se revendique et se protège chaque jour. « Ce que nous faisons cette semaine, c’est aussi alerter; la liberté de la presse ne se résume pas à un logo ou à un slogan; c’est un combat quotidien », indique Marion Obam.
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