Santé : le plaidoyer des industries pharmaceutiques du Cameroun
Les doléances des acteurs de ce secteur ont été portées au ministre de la Santé Publique au cours de sa visite de travail ce 24 novembre 2023 à Douala.
L’industrie du médicament souffre au Cameroun. La douleur s’est tellement répandue qu’elle affecte jusqu’à ses produits. Selon les acteurs de ce secteur, la production n’atteint que 15% des capacités réelles des industries locales pourtant le diagnostic affiche rouge. On y décompte la concurrence rude des importations des produits similaires venus des pays d’Asie, des procédures fiscales et douanières fastidieuses et des impayés des clients du secteur public. Les difficultés rencontrées concernent également le faible accès au marché local et le coût de production élevé avec effet immédiat sur le prix des produits finis. « Le marché est surabondé par les importations. Nous n’arrivons pas à vendre. Les stocks s’entassent dans les magasins. Nous sommes obligés de mettre en destruction. Et quand c’est le cas, on ne détruit pas les médicaments n’importe comment, il faut aller dans des centres spécialisés payer pour qu’ils soient détruits », déplore le Dr Jules NGANDEU, Primex Pharma Industries
Ces difficultés auxquelles sont confrontées les promoteurs du secteur du médicament ainsi que des doléances ont été portées à l’attention du ministre de la Santé Publique ce 24 novembre 2023. L’exercice a été fait par la voix des pharmaciens responsables notamment le Dr Mourad ALIMI de Cinpharm, le Dr Myriam NGOUNVE d’Afripharma, le Dr Jules NGANDEU de Primex et le Dr Issa HAMADJODA d’Africure. C’était au cours des différents échanges qui ont précédé la visite de travail effectuée par le Dr MANAOUDA Malachie dans la capitale économique du Cameroun, a l’effet de toucher du doigt le fonctionnement, les difficultés des industries pharmaceutiques locales ainsi que les attentes de ces dernières en termes de soutien du Gouvernement. Accompagné de ses proches collaborateurs et du président de l’Ordre des pharmaciens, le ministre a fait le tour de ces structures pour toucher du doigt les réalités de ces quatre industries pharmaceutiques implantées dans la ville de Douala.
LIRE AUSSI : Revendications du personnel de santé : Manaouda Malachie engage des pourparlers
Booster la production locale
Toutes les doléances ont été formulées et rassemblées dans un document de plaidoyer remis au ministre. Parmi les principales demandes des acteurs du secteur, il y a la réduction des importations. On note aussi le vœu de ces derniers pour une amélioration de la loi sur l’exonération des intrants pharmaceutiques et un accent sur l’application de la disposition de la préférence nationale lors des commandes publiques entre autres. A ces réclamations, le ministre de la Santé Publique a apporté des pistes de solutions séance tenante. « C’est un secteur qui a besoin de soutien, d’accompagnement et nous sommes déterminés à le faire. Nous voulons nous autonomiser en matière de production pharmaceutique au Cameroun parce qu’en réalité, aucun pays ne peut construire un système de santé universel sans avoir cette autonomie. Nous devons atteindre au moins 60 à 70% de production pharmaceutique locale », rassure le Dr. MANAOUDA Malachie. Pour ces attentes et bien d’autres, il est primordial en amont de travailler à structurer le secteur dans la durée afin que l’offre puisse répondre à la demande, insiste le Minsanté.
Nous Suivre
join followers join followers join followers