Projet de développement : le Cameroun peut mieux faire selon la Banque mondiale

En passant en revue les projets financés par la Banque mondiale au Cameroun notamment, le directeur de la Division Afrique de l’Ouest et centrale s’est dit préoccupé quant à la performance très moyenne du portefeuille.
Le portefeuille de la Banque mondiale au Cameroun reste solide. Selon le Directeur de la division Afrique de l’Ouest et Centrale de la Banque mondiale, Cheick Kanté, l’augmentation du volume des engagements de la Banque mondiale démontre sa détermination à appuyer le Cameroun dans la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 2030. « Le volume net des engagements a augmenté de 826 millions de dollars depuis la dernière revue en avril 2023. Il est passé de 3,74 milliards de dollars US (environ 2 057 milliards Fcfa) à 4,5 milliards (2 475 milliards Fcfa) avec 22 opérations incluant 17 nationales dont un appui budgétaire et deux PforR (programme axé sur les résultats) et 5 opérations régionales », expliquait-il à l’occasion de la revue conjointe ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat)-Banque mondiale du portefeuille, tenue les 14 et 15 avril 2025 à Yaoundé.
Projets en cours
Selon cette revue, les secteurs de l’énergie et du transport représentent 50% du volume du portefeuille des opérations (nationales et régionales) d’investissement avec un montant total d’engagement de 2,3 milliards de dollars US (environ 1 265 milliards Fcfa). La Banque répond aussi aux besoins des populations durement touchées par les crises, comme les inondations survenues dans l’Extrême Nord du pays, à travers le portefeuille existant, notamment le Projet des Filets Sociaux Adaptatifs et d’Inclusion Economique. Un financement additionnel de 35 millions de dollars US (environ 19, 250 milliards Fcfa) est d’ailleurs en phase finale de préparation pour réabonder les fonds utilisés en soutien à 100 000 ménages dans les régions touchées.
Création d’emplois et promotion des institutions de prestation de services
« Le soutien de la Banque mondiale au Cameroun sera renforcé par notre nouveau Cadre de partenariat pays (CPF) couvrant la période 2025-2029. Les deux principaux objectifs du CPF sont de soutenir la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité et de promouvoir des institutions de prestation de services plus efficaces et inclusives, tout en s’attaquant à la fragilité, au changement climatique et aux questions de genre, et en tirant parti des solutions numériques », note le rapport dont Télé’Asu a pu avoir copie.
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Le Cadre de partenariat pays s’appuie sur le portefeuille existant et sur un nouveau programme de financement robuste. À ce titre, plusieurs projets sont prévus pour les exercices 2025 et 2026, notamment, les pipelines dont les premiers ont été livrés le 14 mars, et deux projets en phase finale de préparation qui seront présentés pour approbation au Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale en mai 2025. Il s’agit notamment du projet de sécurité de l’eau au Cameroun (SEWASH) pour un montant de 3 200 millions de dollars US, première phase d’un programme de 950 millions de dollars US; et du projet des Villes et Gestion Foncière Durables d’un montant de 200 millions de dollars US.
Inquiétudes
Parmi les projets en préparation pour l’année fiscale 2026, le projet des Economies Forestières Durables (210 millions dollars US) ; le Programme de sécurité sanitaire en Afrique de l’Ouest et Centrale (100 millions de dollars US) ; le Projet de développement du secteur financier (200 millions USD) ; la première phase d’un programme de redressement du secteur de l’électricité et d’amélioration de l’accès à l’électricité (400 à 500 millions de USD) ; et le troisième et dernier appui budgétaire de la série (100 à 200 millions de USD). Des projets qui visent à améliorer les conditions de vie des Camerounais.
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Malgré la pertinence de ces projets, la Banque mondiale ne cache pas son inquiétude quant à la performance très moyenne du portefeuille. « En effet, à date le volume total des fonds non décaissés représente 69% du montant des engagements, soit 3.08 millions de dollars non décaissés sur 4.47 millions pour un portefeuille dont l’âge moyen des projets est de quatre ans. En mars 2025, le taux de décaissement annualisé (c’est à dire si tout reste constant), était de 15% contre une cible annuelle de 20%. Cette contre-performance perdure depuis l’année fiscale 2018 au cours de laquelle le taux de décaissement a atteint 17.9% », note la revue du portefeuille.
Déterminé à ce que ces projets soient menés à terme, le directeur de la division Afrique de l’Ouest et Centrale de la Banque mondiale précise que cette revue va proposer et trouver des solutions aux problèmes et défis régulièrement rappelés.
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