Presse : cinq médias pénalisés pour manquements éthiques et déontologiques
Canal 2, Équinoxe TV ou encore RIS Radio sont entre autres entreprises concernées par ces mesures de suspension de journalistes ou programmes allant d’un à six mois.
Par Anifa MFOUSSIE, stagiaire
La 43e session ordinaire du Conseil national de la Communication (CNC) a abouti à la sanction de cinq médias. Il leur est reproché de ne pas respecter l’éthique et la déontologie journalistique. RIS Radio écope de la plus lourde sanction. Elle est suspendue pour six mois. Le patron de ce média, Sismondi Barlev BIDJOCKA est ainsi suspendu de sa qualité de journaliste et de sa fonction de directeur de publication. Cette décision est le résultat des infractions jugées particulièrement graves par le CNC, lesquelles porteraient atteinte à la crédibilité et à l’intégrité de la profession. La télévision Canal 2 International a été avertie. Une infraction en rapport avec l’émission Canal presse alors présentée ce jour incriminé par la journaliste Albertine BITJAGA.
Avertissement pour Equinoxe tv et Cam10 TV
Du côté d’Équinoxe TV, la chaîne s’en sort avec un avertissement adressé à son directeur général, Séverin TCHOUNKEU. En outre, le journaliste Duval FANGWA, présentateur de l’émission DROIT DE RÉPONSE, est suspendu pour une durée d’un mois ainsi que ladite émission. Cette décision du CNC est motivée par des déclarations de consultants du programme à l’encontre des ministres de la Recherche scientifique et de l’innovation (MINRESI), Madeleine TCHUENTE, et de l’Administration territoriale, Paul ATANGA NJI. La directrice de publication de Cam10 TV, Claude Chimene NKONO MOBE, a également reçu un avertissement.
Le journal Première Heure n’a pas été épargné. Son directeur de publication, ainsi qu’un de ses journalistes, Alain BALOMLOG, ont été suspendus pour une durée d’un mois pour publication d’affirmations non fondées et non contradictoires.
Réactions et débats sur l’efficacité des sanctions
Ces sanctions suscitent des réactions diverses au sein de la communauté journalistique. Le professeur Daniel Anicet NOAH, expert en communication, exprime son scepticisme quant à l’efficacité de ces mesures. Selon lui, la multiplication des sanctions pourrait produire un effet contraire à celui escompté. « La publicité de la sanction constitue finalement du pain béni pour les médias et journalistes sanctionnés », déclare-t-il au journal de 20 h sur la CRTV.
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Le professeur suggère que ces sanctions, loin de dissuader, pourraient renforcer la notoriété des médias concernés, rendant la régulation moins efficace. Le professeur appelle ainsi à une révision du cadre de régulation, bien qu’il précise que cette perspective n’engage que son avis personnel.
Lire aussi : Médias : le Cnc avertit et suspend des journalistes
Pour le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), les sanctions du CNC ont ciblé les programmes de grande écoute. « Le SNJC Constate que ce sont les émissions de débats et de grandes écoutes qui sont visées ». L’organisation constate que ces sanctions sont en droite ligne de la note du préfet du Mfoundi que le SNJC a dénoncé en son temps. Le syndicat estime que ces sanctions visent «Restreindre l’espace de liberté du journaliste, des médias et finalement du citoyen à qui on voudrait qu’on livre des informations taillées sur mesure pour plaire à certains esprits », écrit la présidente du SNJC Mariom OBAM.
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