Présidentielle 2025 : le MP3 prône une monnaie panafricaine pour renforcer l’indépendance économique

Le parti qui se veut une alternative aux fortes divisions de l’opposition, a profité de sa rentrée politique ce samedi 1er février 2025 pour rappeler ses “12 Clés pour libérer le Cameroun”. Parmi ceux-ci, l’urgence d’une monnaie propre au continent.

C’est dans une atmosphère de détermination que le Mouvement Patriotique pour la Prospérité du Peuple (MP3) a marqué sa rentrée politique ce samedi 1er février 2025 à Douala. Lors de ce meeting, les responsables du parti ont exposé leur vision pour un Cameroun souverain et prospère, à travers un manifeste structuré en “12 clés pour libérer le Cameroun dès 2025”.

Souveraineté monétaire

L’une des clés phare du programme que propose le parti est la sortie immédiate du Fcfa, avec une transition vers une monnaie panafricaine afin de renforcer l’indépendance économique du Cameroun et de l’Afrique. « Nous sommes pleinement conscients qu’il s’agit d’un processus progressif qui ne peut se réaliser en un claquement de doigts ; la première étape consiste à remettre en question les accords ayant conduit à la création du Fcfa et à revoir le fonctionnement actuel de nos banques Centrales, notamment la BEAC. Dès notre prise de pouvoir, nous engagerons immédiatement un dialogue avec les autres États membres de la CEMAC pour aller vers la création d’une monnaie régionale, à défaut d’une monnaie panafricaine », souligne Hiram Samuel Iyodi, secrétaire exécutif du MP3. Pour accompagner cette transition, le parti prévoit des mesures stratégiques telles que la conservation des matières premières localement afin de stimuler l’industrialisation, limiter la fuite des devises et renforcer l’économie nationale.

Au-delà de la question monétaire, le MP3 propose plusieurs réformes majeures pour transformer la gouvernance et le développement du Cameroun. Parmi elles, figurent la réduction de la taille du gouvernement de 63 à 20 ministres afin de garantir un État plus efficace, la revalorisation des salaires des enseignants et des médecins pour améliorer leurs conditions de travail et la qualité des services publics, ainsi que la suppression du visa d’entrée pour tous les Africains et Afro-descendants, dans une démarche d’ouverture et d’unité africaine.

Rentrée politique du MP3

Le manifeste met également un accent particulier sur l’éducation, avec la mise en place d’un système éducatif unique et bilingue (français-anglais), conçu pour mieux répondre aux exigences du marché de l’emploi et préparer les jeunes Camerounais aux défis économiques et technologiques de demain.

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Cette rencontre a permis aux militants et aux médias d’échanger sur les grands axes du projet politique du MP3. Sharon Heber Dipita, responsable de la communication digitale du parti, a mis en avant l’importance de cette présentation : « Aujourd’hui marque un tournant pour notre parti ; nous ne nous contentons pas de dénoncer les failles du système, nous apportons des solutions concrètes pour un Cameroun libéré, souverain et prospère ; ce manifeste est le fruit d’un travail collectif rigoureux, et nous appelons chaque Camerounais à s’approprier cette vision », indique le militant.

Une idéologie souverainiste et panafricaniste

Lors de son intervention, Hiram Samuel Iyodi, secrétaire exécutif du MP3, a détaillé les axes prioritaires du manifeste, et à insister sur une gestion plus rigoureuse des finances publiques, une rupture avec le néocolonialisme, et une réappropriation des ressources nationales. « La première clé, est la plus importante de toute c’est l’optimisation de l’argent des Camerounais ; moins de dépenses inutiles, un meilleur contrôle des fonds publics, une lutte implacable contre la corruption et les détournements de fonds ; l’argent récupéré sera réinvesti dans des infrastructures sociales essentielles : routes, santé, éducation, électricité », martèle, le secrétaire exécutif du MP3.

Un programme avant un candidat

Contrairement aux attentes, le MP3 n’a pas de candidat pour l’élection présidentielle de 2025. Hiram Samuel Iyodi a justifié cette approche par le fait que le projet passe avant les ambitions. « Le plus important pour une élection présidentielle, ce n’est pas le candidat, c’est le projet ; nous allons d’abord aller vers les Camerounais, leur expliquer notre vision, mobiliser un large soutien et ensuite, nous verrons quelle candidature sera la plus à même de porter ce programme ; nous ne sommes pas dans une logique d’individualisme mais de transformation collective », affirme le secrétaire exécutif du MP3.

5 questions à Hiram Samuel Iyodi, secrétaire exécutif du MP3 Cameroun à l’occasion de la rentrée politique de ce parti.

Avec ce manifeste, le MP3 veut s’imposer comme une alternative crédible sur l’échiquier politique camerounais. Reste à voir si cette dynamique va suffire pour fédérer une opposition souvent divisée et à convaincre les électeurs de choisir la rupture en 2025.