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Mort par balle d’un enfant de 14 ans : Santchou porte le deuil

Descendues dans la rue par centaines, les populations ont réclamé justice et exigé une rencontre avec le gouverneur de la région de l’Ouest. Ces hommes et femmes se disent victimes au quotidien des raquettes, menaces de mort, intimidations, et laxisme des gendarmes.

Par Blaise DJOUOKEP

Le calme est peu à peu revenu dans la ville de Santchou. La veille, jeudi, 04 juillet 2024, les populations étaient sorties en masse pour dénoncer la bavure d’un élément de la gendarmerie nationale qui a coûté la vie à un jeune garçon de 14 ans. L’incident qui s’est produit au poste de contrôle mixte situé à quelques mètres du péage de Santchou a plongé toute la ville dans une grande colère.  « Le gendarme a contrôlé le véhicule et les papiers étaient complets. Ne voyant pas comment faire pour obtenir du chauffeur du véhicule de l’argent, il demande la facture du vélo attaché au-dessus du véhicule. Le père de famille, surpris qu’on lui demande la facture du vélo, s’en va entrer dans sa voiture pour continuer son voyage. Et c’est là que le policier ouvre le feu sur le véhicule», raconte un témoin de la scène.

A en croire ce dernier, c’était le deuxième coup de feu tiré par le gendarme. Le premier ayant échoué sur la roue arrière droite de la voiture, le second est allé se loger dans la tête du petit garçon qui allait en vacances. Un abus de trop qui va susciter la colère des populations, lesquelles se plaignent des excès et abus dont elles sont victimes de la part des gendarmes. Courroucées, elles ont posé des barricades sur la route, bloquant la circulation. Elles sont également descendues en nombre à la gendarmerie afin de réclamer justice, exigeant par la même occasion de rencontrer le gouverneur de la région de l’Ouest.

Nationale numéro 5 bloquée par les riverains

 

A en croire ces hommes et femmes, cette bavure est l’acte de trop. Elle intervient après de nombreuses injustices. Les populations disent être victimes de raquettes, intimidations, tortures, et menaces de mort de la part des gendarmes.  « Les gendarmes exagèrent. Tu sors de chez toi, on te demande la carte nationale d’identité. Tu n’as pas, tu donnes 500 Fcfa. Tu veux aller au champ, on te demande 500 Fcfa. Au retour du champ, on te demande 500 Fcfa», rage un riverain.

Lire aussi: Santchou : un gendarme tire et atteint mortellement un enfant de 14 ans

Les populations dénoncent également l’insécurité grandissante avec la complicité passive des gendarmes. « Il y a un homme ici qui se fait appeler Machette. Il marche toujours avec une machette. Il casse la tête des gens dans les bars, agresse les gens dans leurs maisons, violent les femmes devant leurs maris et vient se moquer d’eux au carrefour. Est-ce que ça se fait ? La population s’est soulevée il y a quelques jours et le commandant est venu nous rassurer que cela va aller. Et voici un nouveau cas qui se produit moins d’une semaine plus tard », raconte un autre riverain.

Sont particulièrement accusés, les nouveaux gendarmes récemment envoyés dans la ville de Dschang. Les populations qui réclament justice dénoncent également les contrôles de police et de gendarmerie qui abondent sur la route. Des arrêts postes de contrôle dont la traversée est conditionnée par le paiement d’au moins 500 Fcfa.

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