Je Fais Un Don

Type to search

A La Une Média

Media : le SNJC s’insurge contre les menaces, sanctions et répression faites aux journalistes

Le Syndicat voit l’interpellation régulière de ces professionnels comme une stratégie visant à les museler.

Depuis plusieurs mois, la presse camerounaise est confrontée à des attaques répétées qui mettent en danger la liberté d’expression. Entre convocations de journalistes, intimidations, sanctions et nouvelles taxes, le secteur médiatique semble être pris dans un étau de répression. Dans une déclaration publiée ce 3 octobre, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a dénoncé une campagne d’acharnement contre la liberté de la presse.

Prenant exemple des mesures prises contre cinq médias et plusieurs journalistes le 8 août dernier lors de sa 43e session ordinaire, le Conseil national de la communication (CNC), le syndicat s’insurge contre cette façon d’agir ; Les sanctions infligées à ces médias et aux journalistes vont des avertissements à des suspensions de six mois. En parallèle, plusieurs animateurs et présentateurs de débats télévisés et radiophoniques ont reçu des lettres d’intimidation les enjoignant de modérer leur ton ou de restreindre certains sujets, sous peine de sanctions plus graves.

Des convocations policières inquiétantes

Le cas que révèle le syndicat est celui du directeur de l’information de la chaîne Galaxie TV, basée à Garoua, qui a été convoqué par la police le 19 septembre 2024. Les agents du renseignement ont essayé, selon le SNJC, de suggérer une orientation du traitement de l’information sur un sujet précis dans le but de « Restreindre l’espace de liberté du journaliste, des médias et finalement du citoyen à qui on voudrait livrer des informations taillées sur mesure pour plaire à certains esprits », fait savoir Marion Obam, la présidente du SNJC dans sa déclaration. L’objectif, selon elle, est de réduire au silence ceux qui continuent de poser des questions gênantes ou de critiquer le pouvoir.

Les journalistes présent au point de presse

 

Hormis ce cas, le syndicat relève aussi celui de deux autres journalistes, l’un travaillant pour la radio locale FM Bénoué et l’autre pour Radio Salaam qui ont été convoqués par les Renseignements généraux. Ils étaient accusés d’injures publiques et de diffamation par voie électronique. Pour le SNJC, ces convocations répétées traduisent un climat de plus en plus tendu entre les forces de sécurité et les médias, où les journalistes sont perçus comme des cibles à neutraliser, notamment dans les périodes sensibles comme la précampagne électorale. « rien, même pas le prétexte de la période pré-électorale ne peut justifier ce comportement qui, non seulement terni l’image de notre pays, mais nous fait dégringoler sur les rankings d’organisations internationales », insiste Marion Obama.

Appel à la résistance et au boycott

En plus de cette pression sur le terrain, une nouvelle contrainte financière vient frapper le secteur. En effet, « une disposition de la loi des Finances impose désormais aux journalistes de payer une quittance de 100 000 FCFA pour toute accréditation lors de la couverture d’un événement » informe le SNJC. « Cette quittance porte une atteinte grave au droit à l’accès aux sources », alerte le syndicat.

Lire aussi : 50e session du CMAE de l’OCI : le SNJC s’insurge contre les conditions d’accréditation

Dans cette atmosphère pesante, le SNJC appelle les journalistes à continuer leur travail avec professionnalisme et à ne pas céder à la peur. Il invite également les membres du secteur à boycotter les événements gouvernementaux si aucune solution concrète n’est mise en place pour garantir l’épanouissement de la presse et critique également la réduction de l’aide à la presse privée.

Tags:

You Might also Like