Médecine : Dr Ernestine Gwet Bell brise le silence de l’infertilité

À Douala, ce mercredi 9 avril 2025, la gynécologue obstétricienne, spécialiste de la fécondation in vitro (FIV) livre son combat intime et médical dans un livre intitulé “Le Parcours inspirant d’une pionnière de la fécondation in vitro en Afrique centrale“.
Ce mercredi 9 avril 2025, la salle de conférences de la Polyclinique Odyssée à Bonapriso, Douala, résonne à l’écho d’un moment fort du milieu médical camerounais. Le Dr Ernestine Gwet Bell a présenté son ouvrage autobiographique intitulé “Le Parcours inspirant d’une pionnière de la fécondation in vitro en Afrique centrale ”. Un livre de 170 pages qui retrace un parcours exceptionnel et engagé au service de la médecine reproductive.

“Le Parcours inspirant d’une pionnière de la fécondation in vitro en Afrique centrale“. Dr Ernestine Gwet Bell
La cérémonie s’est ouverte par la visite des nouveaux locaux de la Polyclinique Odyssée, suivie d’une présentation des services à travers une projection vidéo. « Cette présentation vient compléter le livre ; tout ce qui a été vu en images est consigné dans cet ouvrage, qui se veut un témoignage écrit face au défi mondial de l’infertilité, particulièrement criant au Cameroun », explique le Dr Bell Béa Gwet, directeur médical de la Polyclinique Odyssée.
La médecine, une évidence
L’événement a réuni de nombreuses personnalités dont le gouverneur de la région du Littoral, Dieudonné Ivaha Diboua, qui a salué une professionnelle dont l’abnégation a sorti de nombreuses familles du stress de l’infertilité. L’autobiographie revient sur les débuts du Dr Ernestine Gwet Bell, fille de pasteur, dans le milieu hospitalier, sa riche expérience entre hôpitaux publics et cliniques privées, et surtout son combat pour offrir aux couples stériles la joie d’avoir un enfant. « Dès l’âge de 8 ans j’accompagnais ma mère sage-femme et j’avais pris conscience de ce qu’elle faisait et la vocation est née à ce moment-là. Je savais que je voulais faire accoucher des femmes », fait savoir le Dr Gwet Bell.

Dr Ernestine Gwet Bell et le gouverneur du Littoral Ibaha Diboua pendant séance la dédicace
Prenant la parole, dans un hommage à la fois émouvant et plein d’humour, Marie Mélanie Bell, sa sœur, fait savoir que son aînée est venue au monde pour être médecin. « Je ne l’ai jamais vu faire autre chose dans sa vie. Elle n’allait pas au champ récolter comme nous ; Elle ne faisait pas de vaisselle ; Elle suivait maman sage-femme partout dans ses activité quelle que soit l’heure et pansait nos plaies à la maison quand on se faisait mal. Elle n’a jamais rien fait d’autre que la médecine. Elle est née pour être médecin. »
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Préfacé par le Professeur René Frydman, le père médical du premier bébé par FIV en France, et édité par les Éditions Flam, l’ouvrage met en lumière les défis rencontrés dans un contexte africain où la baisse de la fertilité est une réalité de plus en plus observée. Dans sa note de lecture la journaliste Julienne Berthe Bissai fait d’ailleurs savoir que « l’infertilité est aujourd’hui un problème de santé publique au Cameroun et en Afrique » et ajoute que cette œuvre est un témoignage précieux qui retrace notamment l’histoire de l’auteur et la première naissance par fécondation in vitro au Cameroun, le 14 avril 1998.
Une médecine de l’espoir
Devant un public conquis, le Dr Ernestine Gwet Bell revient sur les raisons de son engagement. « La procréation médicalement assistée n’a pas été mon point de départ. Ma mission initiale était de traiter l’infertilité féminine ; mais face aux limites des traitements disponibles et aux coûts élevés des soins à l’étranger, nous avons décidé de ramener la technique chez nous ».

Le Dr Ernestine Gwet Bell et la journaliste Annie Payep Nlepe fondatrice teleasu.tv
Attachée à l’humain, elle insiste sur l’approche sociale qui caractérise son travail. « Les techniques de procréation coûtent chères ; mais ici, un quart des FIV réalisées sont des FIV sociales, pour des femmes qui ont la possibilité d’avoir un enfant mais n’ont pas les moyens financiers », indique la spécialiste des procréations in vitro au Cameroun.
Un hommage appuyé de la communauté médicale
Cette cérémonie est aussi l’occasion pour la communauté médicale de rendre hommage à celle qui a marqué l’histoire de la médecine au Cameroun. « Toute la communauté médicale nationale est fière d’elle pour cette contribution fort appréciée ; c’est une véritable fierté d’avoir pris part à cet événement qui marque une avancée significative dans notre paysage médical », déclare le Dr Rodolphe Fonkoua, président de l’Ordre national des médecins du Cameroun.
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La cérémonie s’achève sur une note chaleureuse avec une séance de dédicace, où le Dr Ernestine Gwet Bell remercie ses lecteurs pour leur soutien et leur présence. Son livre est désormais disponible au prix de 10 000 Fcfa, une œuvre essentielle qui éclaire et sensibilise sur des sujets comme l’infertilité et les possibilités qu’offre la médecine pour y remédier.
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