Insécurité : des jeunes du quartier Makéa assiègent Douala
Venus par centaines récupérer de force la dépouille de leur ami admis à l’hôpital Laquintinie après une blessure par balle, ils y ont causé quelques dégâts. Ils ont ensuite paralysé la ville, suite à quelques échauffourées avec les Fmo.
Sur l’entrée principale du service ORL de l’hôpital Laquintinie, les stigmates du passage des jeunes qualifiés de «microbes» sont visibles. Le portail en fer qui donne accès à ce service a perdu ses vitres. Quelques bouts de verre restent encore accrochés aux deux battants. Dans ce service, le personnel est traumatisé. La violence inouïe à laquelle se sont adonnés des jeunes venus du quartier Makéa dans l’arrondissement de Douala 2ème n’a pas finie de choquer le personnel de cet hôpital qui en parle encore des heures après.
D’après les informations recueillies à l’hôpital Laquintinie, la marée humaine venue du quartier Makéa y a débarqué hier, lundi, 12 décembre 2022 aux environs de 14h. Estimés à plusieurs centaines, ils sont entrés de force dans cette formation sanitaire. Débordés, les éléments de la police vont essayer, tant bien que mal, de maîtriser cette foule en furie. Seulement, le lieu n’est pas propice à une quelconque intervention des Forces de maintien de l’ordre (Fmo). «Ces jeunes vont se diriger vers la morgue où ils vont récupérer de force la dépouille de leur frère et ami. Ils vont eux-mêmes laver le corps avant de sortir sous forte escorte des Forces de maintien de l’ordre qui avaient déjà reçu un renfort », explique un personnel de cet hôpital.
Et c’est une fois hors de l’hôpital que ces hors la loi vont être dispersés par la police et la gendarmerie, qui vont faire usage de camion à eau (Mami water) et de tirs de gaz lacrymogène. Les quartiers Akwa, New-bell, le marché Central de Douala, le lieu-dit deux églises, camp Bertaut, et les autres quartiers voisins du quartier Makéa sont assaillis par la police et la gendarmerie. Au loin, des sirènes se font entendre. Sur place, le gaz lacrymogène rend la respiration difficile. C’est la débandade dans les rues. Armes aux poings, la police et la gendarmerie sillonnent les rues à bord de véhicules. Dans les quartiers, des barricades sont posées sur la chaussée pour empêcher la progression des Fmo. Des coups de feu sont également entendus, apprend-on.
A l’origine de cette vendetta, le décès d’un habitant du quartier Makéa. Tout commence dans la nuit du vendredi 09 décembre 2022 lorsque la police mène une opération dans ce quartier réputé dangereux. L’opération, apprend-on, consiste à l’interpellation des dealers de drogue. D’après nos sources policières, les suspects opposent une vive résistance. Des coups de feu sont entendus, et un suspect est atteint par balle. Il est transporté à l’hôpital Laquintinie de Douala où il est pris en charge. Mais, malgré les soins qui lui sont administrés par le personnel médical de cette formation sanitaire, il meurt quelques jours plus tard. Informés, les jeunes de son quartier décident de venir récupérer de force sa dépouille. Ce qui ne se fera donc pas sans violence.
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Selon certaines informations, plusieurs interpellations ont été faites. Cependant, ces jeunes n’en démordent pas. Promettant de se venger. Jusqu’à la tombée de la nuit, la tension restait vive dans ce quartier où la présence des Fmo restait impressionnante.
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