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Inscription sur les listes électorales : brouille entre Elecam et les partis politiques

Au cours de la 2ème rencontre de concertation entre Elecam et les acteurs du système électoral, le Pr Titi NWEL les a appelés à respecter le programme d’inscription établi par les chefs d’antennes. Des propos qui ont courroucé les leaders politiques présents.

Par Armel MOUANJO

La deuxième édition de la plateforme régionale de concertation permanente entre Elections Cameroon (Elecam) et les autres acteurs du processus électoral au niveau local tenue à Douala le 03 mai 2024 a remis au goût du jour, la discorde entre Elecam et les partis politiques de l’opposition. Le désaccord naît lors des propos liminaires du Pr Titi NWEL, membre du conseil électoral, sous le thème, « engagement citoyen pour des élections pacifiques ».

Dans son exposé, le membre du Conseil électoral a fustigé l’attitude des partis politiques de l’opposition à qui il fait le reproche de ne pas accepter le résultat des urnes. Puis, répondant à la récente sortie du président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), dans laquelle Maurice KAMTO demandait la dissolution du Conseil Electoral, Titi NWEL explique le rôle des membres du Conseil Electoral du jour du scrutin à la proclamation des résultats. « Je vois mal à quel endroit un membre du conseil électoral peut peser de tout son poids pour modifier le résultat de l’élection », indique-t-il. Et de poursuivre. « Le jour du scrutin, le membre du Conseil électoral que je suis accompli son devoir de citoyen, vérifie le déroulement du scrutin dans une dizaine de bureaux de votes sur les 27 000 que compte le Cameroun. Puis rentre sans plus avoir de contact avec le produit électoral jusqu’à la proclamation des résultats », retrace-t-il.

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Inscription sous fond de campagne électorale

Et de s’interroger. « Pour quelle raison donc, un parti politique, ces jours-ci, demande-t-il la dissolution du Conseil électoral ? » Si le membre du Conseil Electoral salue la collaboration entre Elecam et les partis politiques de l’opposition, il reproche toutefois l’attitude de certains partis au sujet de l’inscription sur les listes électorales. « Ce travail d’équipe est parfois biaisé par certains partis politiques qui se donnent le droit d’organiser des caravanes d’inscription sur les listes électorales, à la tête desquelles leurs représentants trônent, vêtus de tous leurs oripeaux, comme s’il y avait une campagne électorale. Chers représentants des partis politiques, arrêtez ces activités illégales. (…) Pendant ce temps, vos concurrents ne gesticulent pas. Ils cherchent à convaincre les électeurs. Reconnaissez le secret de leur victoire », lance-t-il avant de poursuivre. « Que vos représentants suivent le programme de travail établi par nos chefs d’antennes communales ».

Une sortie décriée par les représentants des partis de l’opposition présents en salle. « Ils nous demandent de suivre le programme d’inscription d’Elecam, pourtant, ils disent qu’on n’inscrit plus les samedis et les dimanches, qu’on doit arrêter les inscriptions à 15h. C’est déloyal de leur part. Nous allons décrier cela. Les inscriptions doivent se faire autant que les populations sont disponibles pour que les camerounais s’inscrivent en plus grand nombre », rage Emmanuel KOUGNE du Mrc. A en croire Carlos NGOUALEM, « la paix est menacée après les élections parce que celles-ci ne se déroulent pas dans un climat apaisé et dans la transparence ».

Elecam et les autres acteurs du processus électoral

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Inscription les week-ends

Condamnant la sortie de Titi NWEL concernant leur mobilisation à inscrire les citoyens sur les listes électorales, Carlos NGOUALEM pense que « Ce comportement n’augure pas de bons auspices entre Elecam et les partis politiques, pourtant il doit avoir une bonne collaboration entre eux. Si les chiffres des inscriptions sont bons aujourd’hui, c’est parce que les partis politiques sont sur le terrain. Elecam doit avoir un minimum de respect pour les partis politiques qui se mobilisent sur le terrain à leurs frais alors qu’Elecam est financé par le budget de l’Etat ».

Les partis politiques regrettent par ailleurs que des questions comme celles de la publication de la liste nationale des électeurs ; du vote de la diaspora, n’aient pas été évoquées par le Conseil Electoral. Au cours de ces travaux, les partis politiques de l’opposition ont émis le vœu que les inscriptions sur les listes électorales s’effectuent également les samedis et les dimanches, et aillent au-delàs de 15h. Une demande qui, certifie Dorothy NJEUMA, membre du Conseil électoral, sera étudiée. « Nous allons discuter de ce point au cours de la session extraordinaire du conseil électoral qui se tiendra jeudi prochain », promet-elle.

132 684 inscrits en 4 mois

Les statistiques de la révision des listes électorales dans la région du Littoral. Statistiques non toilettées ont été présentées par le délégué régional d’Elecam. Ainsi, dans la région du Littoral, 132 684 nouveaux électeurs ont été enregistrés depuis le début de cette année, avec dans le Moungo : 26 537 électeurs ; Nkam : 3980 ; Sanaga Maritime : 13269 ; Wouri : 88 898. Au terme de la clôture des inscriptions sur les listes électorales, le 31 aout prochain, ce nombre d’électeurs inscrits sera ajouté aux 1 122 338 électeurs, liste toilettée, enregistrée au 31 décembre 2023 dans la région du Littoral. « L’augmentation du nombre d’électeurs entraine l’augmentation du nombre de bureaux de votes. A ce jour, le Littoral compte 3 628 bureaux de votes avec 2 202 bureaux de vote dans le Wouri, à l’issue de la révision électorale de 2023 », renseigne le délégué régional d’Elecam.