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Hausse du prix de la bière : le Syndebarcam sur les traces de la CAPA

La proposition d’augmentation des prix des boissons faite par le Syndebarcam, et rejetée par le Mincommerce, intervient trois mois après celle de la CAPA qui évoquait déjà des difficultés d’approvisionnement en matière première sur le marché mondial.

Par Blaise DJOUOKEP

Il n’y aura pas de hausse du prix de la boisson à compter du 1er juillet 2022. La proposition du Syndicat national des bars et débits de boissons du Cameroun (Syndebarcam) de revoir à la hausse les prix des bières, les boissons hygiéniques et les eaux minérales a été rejetée par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Dans la lettre d’information adressée au président national du Syndebarcam, Hervé Nana, le Mincommerce rappelle que

« la bière, au même titre que les eaux minérales et les boissons hygiéniques, fait partie des produits dont les prix sont soumis à la procédure d’homologation préalable et non à celle de dépôt préalable des barèmes»,

et d’indiquer qu’ « en matière d’homologation préalable des prix, la procédure réserve le soin de la saisine de l’administration en charge des p roduits, soit au producteur, soit à l’importateur selon les cas (…) », écrit Luc Magloire Mbarga Atangana.

Cependant, pour faire la lumière sur les griefs soulevées par le Syndebarcam, lesquels sont à l’origine de leur volonté d’augmenter les prix de ces produits, le Mincommerce a, dans une seconde correspondance adressée au président de la Cameroon alcohool producers association (Capa), attiré l’attention de ces producteurs sur lesdites récriminations. « Il (le président national du Syndebarcam) dénonce la raréfaction des produits brassicoles chez les distributeurs et la majoration illicite des prix par ces derniers, induisant un réajustement des prix au consommateur final », écrit Luc Magloire Mbarga Atangana avant de « demander de bien vouloir prendre les mesures nécessaires dans l’hypothèse où les récriminations du Syndebarcam seraient fondées, pour y remédier sans délais ».

Matières premières

Sur les raisons de la hausse souhaitée des prix, le président national du Syndebarcam explique. « Depuis quatre mois, nous n’avons pas de produits brassicoles. Les produits que nous commandons ne nous sont pas livrés. Et les quantités que nous commandons ne correspondent pas aux commandes que nous avons passées. Ce qui fait que nous perdons des clients, alors que nous avons les charges : les impôts, le loyer, le personnel, nos familles… », explique Hervé Nana. Et les tentatives faites par les barmen pour savoir les raisons de la rareté des boissons sont restées sans suite, ou presque. « Quand on va vers le distributeur pour savoir les raisons de l’absence des produits, il nous renvoie vers le brasseur. Lorsqu’on va vers le brasseur, il dit qu’il n’a pas de matière première pour fabriquer les produits. Comment va-t-on faire pour ne pas être en faillite lorsqu’un débit de boisson paie en moyenne neuf taxes par an. Plusieurs bars débits de boissons ont déjà vu leur chiffres d’affaires considérablement baissés », déplore le président du Syndebarcam. La rareté des boissons n’est que le malaise de trop pour les barmen qui déplorent la non augmentation des ristournes depuis 2008, malgré les multiples augmentation qu’a subit le prix de la bière.

La volonté du Syndebarcam d’augmenter le prix de la bière intervient moins de trois mois après celle faite par la Capa. Lors d’un point de presse organisé le 23 février dernier à Yaoundé, la Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc), l’Union camerounaise des brasseries (Ucb) et Guinness Cameroon S.A avaient adressé une requête à l’attention des autorités camerounaises afin que celles-ci donnent leur aval pour une nouvelle hausse du prix de la bière. Ces sociétés brassicoles invoquaient d’énormes pertes pour leurs entreprises depuis la survenue de la pandémie du coronavirus avec les graves perturbations qu’elle a occasionnées sur la chaîne d’approvisionnement sur le marché mondial, combinées à l’explosion des cours des matières premières et du fret maritime – la hausse du prix du fret atteint jusqu’à 400% au départ de certains pays exportateurs. Des pertes aggravées depuis le début de la guerre en Ukraine.

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