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Gouvernance : le plaidoyer des évêques pour un Cameroun mieux géré

En marge des travaux du séminaire annuel et au nom de leur mission de sentinelle, ils dénoncent la mal gouvernance, décrient la misère des populations et plaident pour la déclaration des biens avant d’appeler l’Etat à lutter farouchement contre la corruption qui compromet tous les projets majeurs.

Par Armel Mouanjo

C’est un message de 9 pages adressé aux prêtres, personnes consacrées, fidèles laïcs, à tous les autres croyants, aux hommes politiques et à tous les hommes et femmes de bonne volonté que les 25 évêques signataires ont rédigé en marge des travaux du 43ème séminaire annuel des évêques du Cameroun. Le message, en rapport avec la situation socio-économique du Cameroun analyse en profondeur les causes du mal-être et de la misère dans laquelle vit le peuple camerounais. Un message d’espérance en cette année sainte du jubilé de l’espérance, face à la situation particulièrement préoccupante de notre pays.

Misère ambiante

« Depuis quelques années, et de plus en plus ces derniers temps, les angoisses de la très grande majorité des camerounais se sont transformées en cris de désespoir face à la misère qu’ils vivent, et à la dégradation de notre beau pays, le Cameroun », écrivent les évêques qui notent que « nos consciences de pasteurs et de citoyens ne sauraient donc rester indifférentes à ces cris de détresse, car du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, nous sommes tous frères (…). Nous nous reconnaissons donc réellement et intimement solidaires au peuple Camerounais, partageant ses soucis et ses peines ».

A leur 43ᵉ séminaire annuel à Buea

 

Les évêques se souviennent que c’est en 1990 qu’ils avaient commencé à sonner l’alarme quant à la situation socio-économique des camerounais. Cette année-là, dans la lettre pastorale qu’ils avaient adressé aux camerounais sur la crise économique de notre pays, les évêques insistaient sur le fait que « Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas ignorer l’heure de la crise, la misère, la faim, le dénuement, le chômage, et dans certaines zones rurales, un véritable désespoir, pèsent lourdement sur le destin, non seulement du peuple en, général, mais surtout des plus pauvres, des plus faibles, des plus démunis… », notaient-ils, appelant les pouvoirs publics, pour que le pauvre, dans son désarroi, sente toujours et partout, le soutien de l’Etat.

Déclaration des biens

Et de s’offusquer que « 35 ans après la sonnette d’alarme sur la crise économique et 65 ans après l’indépendance, nous continuons de vivre dans un marasme économique et social, et l’incertitude de l’avenir ». Selon les évêques, l’une des causes du malaise des camerounais est sans doute la pression fiscale qui augmente d’année en année, au détriment des populations les plus vulnérables. « Elle est perçue comme l’ultime moyen pour asphyxier ceux des camerounais dont la faiblesse du pouvoir d’achat est criarde. Les impôts semblent n’exister que pour les couches vulnérables, tandis que les riches n’en seraient nullement inquiétés. Pour preuve, la non application de l’article 66 de notre Loi Fondamentale qui invite tout camerounais qui accède à des responsabilités importantes pour le service de la Nation à déclarer ses biens », écrivent-ils.

La mal gouvernance, un fléau à combattre

Les évêques dénoncent, comme autres sources de malaise des camerounais, la mal gouvernance, la mauvaise gestion de la chose publique ; la corruption dans laquelle s’est installé le Cameroun ; ainsi que le détournement de deniers publics, lesquels ne peuvent que freiner considérablement la marche vers le développement en empêchant que tout Camerounais puisse avoir le minimum vital.

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« Comment expliquer que 65 ans après l’indépendance, notre développement ne puisse pas garantir les biens élémentaires de l’homme, droit à l’alimentation, droit à l’éducation, droit aux soins de santé de qualité, droit à la justice, droit à la vie tout court. Le Camerounais ressent un malaise réel parce qu’il lui manque le nécessaire pour vivre », ragent les évêques qui dénoncent également les affres de sept (7) années de violence dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ; ainsi que le chômage galopant des jeunes.

Lire aussi : Présidentielle 2025 : des évêques prêchent contre la candidature de Paul Biya

Les évêques appellent l’Etat et toutes les forces vives de la Nation à s’engager à œuvrer efficacement à la concrétisation des objectifs de croissance ; à mettre fin au braquage foncier et diverses autres pratiques qui ne permettent pas aux Camerounais de s’épanouir dans leur propre pays.

Lire ou télécharger le message intégral des Evêques à l’issue de la 48e année du séminaire annuel sur l’inquiétante situation socio politique du Cameroun ICI.

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