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Douala: une femme enceinte décède après avoir été poignardée au cours d’une agression

Courroucées par cet énième assassinat des suites d’agression, les populations de Ari à Ngodi Bakoko ont bloqué la circulation vendredi et disent ne plus vouloir de certains conducteurs de motos, qu’elles accusent d’être à l’origine de cette insécurité généralisée dans la zone.

Jusqu’à 10h vendredi, 28 juillet 2023, la circulation restait perturbée sur la pénétrante Est de la ville de Douala. Au lieu-dit Ari, les populations sorties en masse ont apposé des barricades sur la voie publique, paralysant toute traversée. Les habitants de Ngodi Bakoko manifestaient ainsi leur courroux et leur profonde douleur face aux agressions répétées, vols, viols et meurtres dont ils ont victimes au quotidien. Des actes d’insécurité se soldant très souvent par des pertes en vies humaines. Le dernier cas en date, l’assassinat à coups de poignard d’une femme enceinte survenue dans la nuit de jeudi à vendredi, a poussé ces habitants à dénoncer le silence des autorités sécuritaires pourtant chargées de leur sécurité et régulièrement informées.

L’assassinat de Marie-Noëlle, 34 ans, mère de trois enfants et enceinte est le meurtre de trop. A Ngodi Bakoko, Hommes, femmes et enfants sont sortis pour manifester leur colère. Le quartier habituellement calme est noir de monde. Chacun crie sa colère, pointant un doigt accusateur vers certains conducteurs de mototaxis. Des éléments de la gendarmerie nationale, de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir), du Groupement mobile d’intervention (Gmi) assiègent le quartier. Mais, rien n’y fait. La foule n’en démord pas. Au carrefour Ari, l’une des principales entrées à Ngodi Bakoko où ces conducteurs se comptent par dizaines, aucun  d’entre eux n’est visible, chassés par les populations. Des coups de feu sont tirés en l’air pour calmer la foule en furie.

 Bandoulière

Au domicile de la défunte, famille et voisins portent le deuil. Sa grande sœur avec qui elle était à la veillée quelques heures plus tôt est inconsolable. « La femme de mon cousin est décédée et la levée de corps était hier (jeudi) l’hôpital de district de Nylon suivie de la veillée ici à Ari. Toute la famille y était. Ma sœur et moi avions prévu de voyager ce vendredi matin au plus tard à 11h. A 22h30, j’ai dit à ma petite sœur que je rentrais, je suis nouvelle dans le quartier. Elle m’a dit qu’elle ne peut pas encore rentrer parce qu’elle attend sa belle-sœur. Ce matin, à 2h, son mari m’appelle qu’on a poignardé Marie-Noëlle et qu’elle est morte. Elle a reçu plusieurs coups de poignard. Elle avait une bandoulière qui contenait juste le pain chargé, son téléphone et la somme de 1000 Fcfa pour rentrer chez elle », raconte la sœur ainée de Marie-Noëlle, en sanglotant.

Marie-Noëlle 34 ans, enceinte et mère de 3 enfants a été tuée alors qu’elle revenait d’une veillée.

Sur les circonstances du drame, Pierre DJEUTSOP, chef de parcelle et voisin de la défunte, raconte. «De retour de la veillée, vers minuit 45, la victime et son amie empruntent une moto à l’entrée de Ari. Arrivé au niveau où un camion avait bloqué la route, le conducteur leur demande de traverser à pied et qu’il va contourner pour venir les récupérer après le camion afin qu’ils continuent le trajet. Elles ont traversé ne sachant pas que deux bandits étaient cachés sous le camion et les attendaient. Ils se sont saisis d’elles. La défunte avait une bandoulière qu’ils ont tiré en emmenant leur victime vers la brousse. Ils ont voulu saisir le sac, elle a résisté. Ils l’ont d’abord poignardé à la main, puis à l’épaule, avant de lui assener un dernier coup de poignard ».

Trois morts en trois jours

Les populations de Ari se sentent en insécurité

Après l’agression, pétrifiée par la peur, l’amie de Marie-Noëlle sort de sa cachette lorsqu’elle voit venir un taxi et appelle Marie Noëlle. Sans réponse. Le taxi s’arrête et le chauffeur s’enquiert de la situation. « Il y a une femme allongée là-bas », l’informe-t-elle. Marie-Noëlle respire encore. Elle donne le téléphone et le numéro de Carlos NGUEKANG, son mari, qui est aussitôt appelé. Mais, le taximan refuse de les conduire au Centre de santé le plus proche, et s’en va. Une moto arrive quelques minutes plus tard, transportant les deux dames pour le Centre de santé Bon secours, qui les transfère à l’hôpital Gynéco obstétrique et pédiatrique de Yassa. Mais, Marie-Noëlle décède avant d’y arriver. Sa dépouille sera transférée plus tard à la morgue de l’hôpital de district de Nylon.

La force de l’ordre sourde aux appels de détresse de la population?

Au moins quatre cas d’agressions sont enregistrés dans ce quartier chaque semaine. « C’est le troisième cas d’agression en trois jours avec mort d’homme. Ces gens agressent, violent et tuent nos femmes et enfants. Nous ne voulons plus d’eux à Ngodi Bakoko. Nous avons écrit plusieurs fois au chef du village, qui nous a dit également avoir déjà écrit plusieurs fois aux autorités administratives et sécuritaires de la ville. Et qu’il est dépassé de ce que rien n’est fait par eux pour résoudre ce problème. Ces conducteurs ont été chassé à Entrée-bille, et à Tradex Borne 10 toujours à cause des agressions, ainsi qu’à la Shell. Maintenant, c’est à l’entrée Ngodi Bakoko, Entrée Yassa et à Entrée Casa qu’ils sévissent. Ils agressent nos frères et prennent leurs moto, ils violent et poignardent nos femmes », note un membre de la sécurité à Ngodi Bakoko. A en croire le Superviseur général de la sécurité, Simplice Roger KENGNE, ils travaillent en bandes pour procéder à ces agressions. Il souhaite par ailleurs une multiplication des barrières de contrôle à l’intérieur du quartier, et du matériel adéquat pour leur permettre de travailler, notamment en cette saison des pluies. Des réunions se sont multipliées jusqu’à tard dans la nuit de vendredi, pour trouver des solutions à cette insécurité qui décime les vies des habitants de ce quartier.

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