Digitalisation : rentabiliser son contenu en ligne
Les créateurs ont sensibilisé les participants sur les stratégies qui peuvent leurs permettre de gagner de l’argent à partir de leurs productions.
La réflexion était au cœur d’une des tables rondes de la deuxième édition du Sinac, le salon international de l’audiovisuel du Cameroun qui s’achève ce 31 mai à Douala. Dans un paysage numérique en constante évolution, la monétisation des contenus est devenue un défi majeur pour de nombreux créateurs et entreprises en Afrique. Les experts réunis au Sinac ont donc discuté de ce sujet le lundi 27 mai. « Tout part d’une volonté de créer ou de faire connaitre aux autres ce que nous sommes capables de faire », affirme d’entrée de jeu Ulrich TAKAM, créateur de contenus. Pour ces professionnels, monétiser c’est transformer l’objet en argent. Cette notion se veut importante pour tout créateur de contenu qui veut gagner sa vie à partir de ce qu’il produit. On apprend ainsi que la qualité des productions est un atout pour accroitre sa rentabilité. « Pour être sûre que ce qu’on fait sur internet va intéresser, il faut produire des contenus de qualité », fait savoir Blaise NTEDJU, plus connu sous le nom de Blaise Option.
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L’un des principaux points abordés lors du panel a été l’importance du choix des plateformes appropriées pour monétiser les contenus. « Il faut bien étudier sa cible, sa communauté et les comportements avant de se lancer », confie Armand-Thierry NGUELE. Sachant qu’en Afrique, les infrastructures numériques peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre, il est essentiel de sélectionner des plateformes qui offrent une large portée et une accessibilité maximale. Des plateformes comme YouTube, Facebook, Instagram et TikTok sont citées comme des options populaires, qui offrent une visibilité mondiale. Elles sont les plus accessibles même dans les régions avec des connexions internet moins fiables. « Il faut identifier le message que l’on veut adresser à cette cible et c’est en fonction de ça qu’on choisit le support. Car les supports sont différents les uns des autres. Tik Tok n’est pas Facebook », lance Christian Christian Tchamambe, en charge de la publicité et du marketing dans une entreprise de téléphonie mobile de la place.
Stratégies Marketing et programmation
Les stratégies marketing ont également été au centre des discussions. Les panelistes ont souligné l’importance de comprendre le public cible et d’adapter les stratégies en conséquence. En Afrique, où les cultures, les langues et les préférences peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre, une approche personnalisée est essentielle. « Le souci c’est que généralement dès le départ on ne s’appuie pas sur une stratégie qui intègre tous les outils et canaux qui permettent de ramener de l’argent », affirme Armand-Thierry NGUELE avant de rajouter : « chez nous, les créateurs de contenus mettent tout le budget dans la création de leurs contenus et très peu dans la stratégie qui va leur permettre de rentabiliser ». Des campagnes ciblées sur les réseaux sociaux et des collaborations avec des influenceurs locaux ont été identifiés comme des stratégies efficaces pour accroître la visibilité et maximiser les revenus. Christian TCHAMAMBE a surtout émis l’idée de penser ses propres plateformes pour avoir plus de revenus. « Vous pouvez vous-même créer vos plateformes comme Facebook et autres. Cela fait en sorte que vous gagnez plus. Ce que Facebook ou YouTube vous reverse pour vos contenus, si c’était votre plateforme personnelle, vous aurez plus », déclare-t-il.
La programmation a aussi été un pan important de cette discussion. Il faut bien choisir les heures de diffusion et surtout être sûr que sa cible est connectée au moment où la diffusion est faite. Il est important de noter que ce qui donne de l’argent sur le digital c’est la communauté. Cette communauté, il faut la bâtir sur une stratégie. Et la stratégie est basée sur le ciblage. « On se rend compte parfois que ça ne donne pas, pas parce qu’on ne produit pas de la qualité mais parce que la cible est ratée » fait savoir Armand-Thierry NGUELE. Afin d’être sûr de la portée de leur travail, les créateurs de contenus sont appelés à adopter une approche analytique et à constamment remettre en question les résultats qu’ils obtiennent. En surveillant de près les indicateurs de performance tels que le taux d’engagement, le nombre de vues, les revenus générés. Ils doivent surtout analyser les tendances du marché. Ces derniers peuvent leur permettre d’ajuster leurs stratégies en temps réel pour optimiser leurs résultats et maximiser leur succès à long terme.
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En guise de partage d’expérience, Ulrich TAKAM a partagé les échecs de ” Les délires de Takam”. L’humoriste et web producteur camerounais a fait savoir que sa web série n’a pas marché parce que des stratégies n’avaient été établies à la base pour gagner de l’argent. L’équipe visait les vues et la popularité. Du coup les investissements relatifs au casting et aux moyens techniques étaient trop élèves mais grâce à un réajustement, des stratégies marketing ont été établies et ont permis à l’équipe d’obtenir les gains qu’elle se fait aujourd’hui avec les contenus.
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