Cybersécurité : des experts s’accordent sur l’urgence de solutions locales adaptées aux réalités africaines

Entre failles ignorées, solutions locales en devenir et appels à la souveraineté numérique, la première journée de ce jeudi 24 avril 2025 du Salon des Métiers et des Innovations Locales de Cybersécurité a posé les vrais enjeux sur la table.
La première journée du Salon des Métiers et des Innovations Locales de Cybersécurité (SMI-Cyber), tenue ce jeudi 24 avril 2025, s’est achevée sur une table ronde dense en échanges et en réflexions stratégiques autour du thème :« Cybersécurité : renforcement et résilience via des solutions locales face aux cyberattaques de grande envergure ». La discussion a réuni plusieurs experts nationaux en cybersécurité, issus d’horizons variés.
L’expert en cybersécurité, Louis Takowgang a fait savoir qu’ « il ne s’agit pas de s’isoler, mais de s’inspirer de ce qui fonctionne ailleurs tout en développant nos propres outils ». Il a par ailleurs évoqué plusieurs initiatives concrètes, notamment la plateforme locale de vulnérabilités en cours de développement, ainsi que l’initiative “Cyberzone”, envisagée comme un espace panafricain de certification et de sensibilisation.
Un appel à la responsabilité des opérateurs télécoms
Louis Takowgang a aussi profité de l’occasion pour interpeller les opérateurs de télécommunications, en dénonçant des failles sérieuses. « Il est temps que les opérateurs deviennent plus sérieux sur ces questions ; par exemple, chez certains opérateurs, lorsqu’un expéditeur configure un identifiant pour envoyer des SMS, il n’y a aucun contrôle ; cela ouvre la porte à des campagnes de phishing massives », confie Louis TaKougang.
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Dans la même dynamique, Boris Herman Nouboum Noubi, responsable sécurité et étude de développement au sein d’une structure, a souligné que les solutions locales existent, mais restent à maturer. « Elles ne sont pas encore totalement prêtes à répondre aux défis concrets du terrain ; nous devons analyser précisément les besoins des entreprises et institutions, pour ajuster ou compléter nos solutions avec des apports externes, si nécessaire » fait-il savoir. Par ailleurs il a également mis en garde contre l’évolution rapide des menaces, notamment l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle par les attaquants. « L’IA est un couteau à double tranchant ; elle sert à protéger, mais elle est aussi utilisée pour rendre les attaques plus sophistiquées ».
Changer les mentalités pour faire émerger un écosystème solide
Pour Njifon Sahadou Badaroudine, dit Le Baron, formateur en cybersécurité, la jeunesse est déjà en mouvement, mais les freins sont ailleurs. « Il y a des jeunes qui se positionnent, chacun depuis son secteur, et essaient de proposer des solutions aux entreprises ; développer c’est bien, mais faire adopter c’est un autre souci ; voyez-vous, il y a cette espèce de préférence des entreprises camerounaises pour les solutions étrangères ; est-ce une question de confiance ? Ou une question d’urgence ? », s’interroge le Baron.
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Cette table ronde a marqué un moment fort de cette première édition du SMI-Cyber, où les enjeux de souveraineté numérique, de résilience collective et d’innovation adaptée se sont placés au cœur des priorités. Le Salon se poursuit jusqu’au 26 avril.
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