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Cameroun : de l’or inexploité dans du plastique

On l’a appris au cours des rencontres clés organisées en marge du colloque scientifique et technologique par l’IUT de Douala. Il faut à présent mutualiser les efforts université-industrie afin de tirer pleinement profit de la filière.

Par Armelle Tamba

Quand on évoque le mot plastique au Cameroun, les images qui viennent directement à l’esprit sont celles des sachets et bouteille plastiques non bio dégradables qui jonchent les ruelles et obstruent caniveaux et cours d’eau dans les agglomérations du pays. Pourtant l’univers du plastique est vaste et largement inexploité.

« Aujourd’hui, les principales activités qu’on trouve dans les industries camerounaises sont les articles ménagers. Les articles ménagers tels les sachets de caisse, les sachets agricoles, les tuyaux de construction et d’adduction d’eau, les chaussures, les bouteilles en PET (Polyéthylène Téréphtalate) sont produites sur place. À date, le PET au Cameroun représente à peu près 50.000 tonnes aux importations» explique Emmanuel Wafo, le président de l’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie, AC2P

Emmanuel Wafo, le président AC2P présente les opportunités du plastique au Cameroun

Pourtant, le marché du plastique est sous exploité au Cameroun. Selon les chiffres présentés par le président de l’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie, la filière connait des importations qui varient entre 30.000 et 90.000 tonnes depuis 2010. En 2021, 88.000 tonnes de produits plastiques ont franchi les postes de douanes camerounaises. Il ajoute d’ailleurs qu’en 2019, le Cameroun était le troisième pays importateur de matière plastique dans la zone CEEAC et 19ème pays africain. Des marchés respectifs de 671 milliards et 10, 400 milliards de FCFA.

153 milliards de chiffre d’affaire en 2020

Quelques produits obtenus à base de plastique recyclé

Dans le monde entier, la production d’articles à base du plastique est estimé 500 millions de tonnes. Le Cameroun est à 153.000 tonnes avec 63 entreprises spécialisées pour un chiffre d’affaires global d’à peu près 153 milliards en 2020. C’est encourageant mais ça reste insuffisant. Il y a encore des opportunités. “Beaucoup de produits en plastique continuent d’être importés alors que nous commençons à avoir la technologie”, déplore Emmanuel Wafo dont l’entreprise et l’association dont il a la charge se déploie au quotidien pour récupérer les déchets et en faire de nouveaux produits.

« Le plastique ne perd pas sa valeur. Même transformé, sa valeur marchande ne baisse pas. On a pu faire le calcul qui montre que sur les 6000 tonnes de déchet plastique que nous avons, il y a moins de 10% qui sont collectés. Il reste plus de 5000 tonnes de déchets plastiques dans la nature. 10.000 personnes sont nécessaires pour pouvoir collecter ces 5000 tonnes, ce qui créerait des emplois. Voilà une niche sur laquelle nous pouvons inviter les différentes personnes à y travailler. La tonne de plastique aujourd’hui avec l’inflation représente près d’un million 500 mille fcfa”.

C’est la mutualisation des connaissances qui est au cœur de ce colloque de 03 jours dont l’un des objectifs reste la mise en œuvre des politiques adéquates dans les domaines de l’éducation afin de disposer d’une main d’œuvre suffisante et de bonne qualité, dans un Cameroun qui ambitionne de booster son secteur industriel. « L’université et les industries doivent marcher ensemble. Si on veut développer un pays, il faut que les deux marchent ensemble. C’est une bonne chose déjà que le directeur de l’IUT m’ait appelé. Cela veut dire qu’il est ouvert à cette logique et je ne suis pas le seul industriel invité à ce colloque ça veut dire qu’il y a une vraie volonté de mutualiser », se réjouit le président de l’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie. L’industrie du plastique touche et concerne la pharmaceutique, le bâtiment, l’alimentaire, le cosmétique, la foresterie, la peinture etc.

 

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