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Boko Haram : terreur dans le Mayo-Tsanaga après l’assassinat de 12 civils

Cela fait une décennie que les populations de ce département vivent dans la peur et luttent pour leur survie au quotidien face aux attaques meurtrières de cette secte impitoyable.

Par Célestin Tabouli Succès

Dans le département du Mayo-Tsanaga, en proie depuis plus de dix ans aux incursions de la nébuleuse Boko Haram, la tragédie continue de frapper les populations locales, qui se sentent chaque jour davantage oubliées et exposées. Dans la nuit du 12 au 13 novembre, le village de Ldamang, dans le canton de Tourou, arrondissement de Mokolo, a été le théâtre d’une attaque brutale, marquée par la violence et la destruction. Les assaillants, lourdement armés, ont pénétré dans la localité aux environs de 22 heures, semant la terreur et laissant derrière eux un bilan lourd : au moins douze civils, dont trois femmes, ont été froidement tués dans cet assaut meurtrier. Dans les détails, morts enregistrés la nuit de l’attaque. Les victimes sont :Madakoa Mabatsai ; Mangoche Zagai ; Hide Vohod ; Ndewe Dehoe ; Kourekue Ldakena ; Daugai Zamba ; Kaldaudam Reved ; Mevté Thomas, Zoubaï Kondaï. Trois autres corps non identifiés ont été retrouvés dans un champ de mil ce matin. Une dizaine de villageois blessés dont certains dans un état très critiques.

Les villageois survivants décrivent une nuit de cauchemar où le silence a été rompu par les cris et les tirs. « Nous avons entendu des coups de feu, puis des cris ; tout le monde courait dans toutes les directions pour essayer de se cacher », raconte Guidaidai, un habitant qui a perdu son frère dans l’attaque. « Ils ont tout pris : nos vivres, nos biens, et ils ont incendié les maisons. Comment allons-nous survivre après cela ? » Un autre témoin ajoute : « C’est comme si on nous condamnait à vivre dans la peur éternelle ».
Les assaillants ne se sont pas limités à Ldamang. Après avoir pillé et incendié le village, ils ont poursuivi leur raid dans la localité voisine de Lamram, à quelques kilomètres de là. Là encore, des maisons ont été saccagées et des commerces détruits, intensifiant le sentiment d’impuissance de ces communautés. Bien que les forces armées camerounaises, alertées après la première attaque, soient intervenues rapidement et aient réussi à neutraliser quatre des assaillants, la population demeure dans un état de désarroi.

Pour les habitants du Mayo-Tsanaga, cette attaque s’inscrit dans une longue liste d’agressions qui semblent sans fin. Malgré le soutien des comités de vigilance locaux et le déploiement de l’armée, de nombreux villages restent des cibles faciles pour les assauts de Boko Haram. « Nous sommes fatigués de vivre comme cela, sans savoir si nous verrons le lendemain », confie une mère de famille, les larmes aux yeux. « Nous avons besoin d’une protection réelle et d’une paix durable ».

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Les autorités locales, conscientes de la gravité de la situation, appellent la population à une vigilance accrue et à une coopération renforcée avec les forces de défense. Mais pour les habitants de Tourou et des environs, la peur de nouvelles attaques demeure omniprésente, tout comme le sentiment d’un abandon face à une violence qui les prive non seulement de leurs proches mais aussi de leur droit à vivre en sécurité. « Ce n’est pas seulement une question de vigilance », conclut un notable de la région. « Ce qu’il nous faut, c’est une stratégie de défense plus efficace et un soutien continu des autorités; notre survie en dépend ».

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