Accident de Bessengue : les populations jugent la reprise d’activité de Socatur prématurée
La suspension prise par le Mintransports, le 8 mai s’est achevé hier mercredi 15 mai. Les passagers habitués de ce moyen de transport ne sont pas encore rassurés.
Par Armel MOUANJO
Les bus de la Société camerounaise de transport urbain (Socatur) devraient reprendre du service ce mercredi 15 mai 2024. Suspendue pour 7 jours d’activités, par le ministre des transports, cette société de transport de masse vient ainsi de purger sa sanction. La décision de suspendre à titre conservatoire les activités de la Socatur a été prise quelques heures après l’accident qui s’est produit à Douala, lieu-dit Vallée Bessengue, impliquant le bus de cette société de transport de masse qui a écrasé un conducteur de moto et son passager. L’accident a fait 5 blessés et de nombreux dégâts matériels sur les véhicules qui ont été percutés par le bus dans sa course folle.
Dans sa correspondance de suspension, Jean Ernest MASSENA NGALLE BIBEHE a également instruit l’ouverture d’une enquête technico-administrative afin d’établir les différentes responsabilités ayant conduit à la survenance de cet évènement malheureux.
Reprise prématurée
La reprise des activités de la Socatur prévue hier mercredi 15 mai est jugée prématurée par plusieurs. « Chaque fois que j’emprunte ce bus, je prie pour arriver à destination. Les pannes sont fréquentes. Mais on les emprunte parce qu’on n’a pas le choix, faute de moyens financiers », décrie un habitué de ces bus. « Les responsables de la Socatur doivent se donner plus de temps. 7 jours ne sont pas suffisants pour faire les révisions techniques nécessaires de tous les engins du parc roulant de la Socatur. A défaut d’avoir de nouveaux bus, au moins que ceux qui vont reprendre la route soient sûrs sur le plan technique. Ils doivent également recycler leurs chauffeurs », propose Aline. Surtout que ce n’est pas la première fois que Socatur est impliqué dans un accident ou incident qui coûte des vies humaines.
Défaillances
Pour André ENTCHEU NGANKAM, expert international en sécurité routière, cette suspension devrait permettre à la Socatur de faire le point sur son fonctionnement. «Ce que je peux leur conseiller c’est de réunir leur état-major. Cet accident pouvait être évité. Ils doivent donc réunir leur état-major, responsabiliser leur personnel, revoir le système de gestion de leur personnel et de leur matériel. Quand on parle d’une vitesse au niveau de la ville et qu’un chauffeur fasse un accident aussi grave que celui-là, cela veut dire qu’il n’était pas assez prudent. La Socatur doit revoir son dispositif, revoir qui est-ce qu’elle recrute, quelle est leur qualité, et voir éventuellement les mesures à adopter pour éviter à l’avenir ce genre d’accident, y compris la mise en place d’un système de management de la sécurité routière», développe l’expert.
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Sur les circonstances de cet accident, l’expert en sécurité routière est formel. «On parle d’une défaillance de freins d’un bus dans un centre urbain, avec un relief comme celui de Douala. Les défaillances des freins des bus ne surviennent pas de manière subite. Il n’est pas possible que les freins d’un bus rompent de manière brusque à tel point que le bus entre dans un accident de cette taille. Il y a certainement eu une défaillance au niveau du suivi technique de ce véhicule. Je peux l’avouer et c’est déplorable », regrette André ENTCHEU NGANKAM, tout en appelant les chauffeurs à plus de vigilance, au respect des vitesses limitées.
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