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Entrepreneuriat : Idriss Necdem de la marque NEC façonne un avenir plus inclusif

À travers son programme de formation, ce psychologue, maroquinier et entrepreneur social de 29 ans, accompagne jeunes et personnes vulnérables vers l’autonomie.

À 29 ans, Idriss Necdem est psychologue, maroquinier et entrepreneur social. Promoteur de la marque NEC et cofondateur d’Éducation Sur Mesure (ESM), il allie passion pour la mode et engagement en faveur des jeunes et des personnes vulnérables. Son aventure entrepreneuriale commence sur les bancs de l’université.

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Passionné par l’entrepreneuriat, il lance son premier projet NEC ACE, axé sur l’entretien des espaces verts et le nettoyage écologique des résidences. L’initiative ne décolle pas, mais il en tire une première leçon. « Quand un projet ne fonctionne pas, on ne s’arrête pas, on rebondit », affirme-t-il. Inspiré par des entrepreneurs locaux comme Dr Claudel Noubissie (Sur Mesure) et la marque I am 237, il se tourne vers la maroquinerie et crée NEC, une marque qui célèbre l’identité africaine à travers des accessoires uniques.

La mode comme moyen d’expression culturelle

Pour Idriss Necdem, la mode est un moyen d’expression culturelle. Il définit l’Afritude comme un style qui fusionne tradition et modernité. « Nos sacs ne sont pas juste des accessoires, ils sont une déclaration d’appartenance, une manière de porter et de valoriser notre culture », explique le maroquinier.

Les séances de formations

 

Il mise sur des matériaux comme le Ndop, les tissus tissés, le velours et le semicuir, achetés sur les marchés locaux de Douala, notamment Mbopi et le marché central. Ses créations se distinguent aussi par leur conception. « Aujourd’hui, sur dix femmes, neuf portent des sacs modernes sans identité culturelle ; à travers nos sacs, nous voulons changer cette tendance et offrir une alternative ancrée dans le patrimoine africain », indique Idriss Necdem.

« Nos sacs ne sont pas juste des accessoires, ils sont une déclaration d’appartenance, une manière de porter et de valoriser notre culture ».

Au-delà de la mode, Idriss Necdem se consacre à la formation des jeunes et des personnes vulnérables avec Éducation Sur Mesure (ESM). L’objectif est de transmettre un savoir-faire qui va leur permettre de s’insérer professionnellement.

 

Depuis un an et demi, il a formé près de 200 jeunes à la fabrication d’accessoires de mode (bracelets, sacs, babouches) et à leur commercialisation. Parmi eux, sept jeunes et une dizaine d’adultes vivent désormais de cette activité.

Un soutien aux personnes en réinsertion

Son engagement s’étend aux personnes à mobilité réduite et aux jeunes en réinsertion sociale. « Après une cure de désintoxication ou un séjour en centre de réinsertion, sans formation ni métier, beaucoup rechutent ; leur donner un savoir-faire, c’est leur offrir une seconde chance ». Il intervient aussi dans des établissements scolaires et des clubs, sélectionnant les candidats les plus motivés. L’un des moments les plus marquants de son parcours reste son travail avec les élèves sourds-muets de l’école du service social de New Bell. « Leur engagement et leur rapidité d’apprentissage m’ont impressionné ; en un mois et demi, ils assimilaient et appliquaient les techniques bien mieux que certains entendants », confit le maroquinier.

Les défis financiers et l’ambition de développement

Les défis sont nombreux, notamment sur le plan financier. Les formations sont pour l’instant autofinancées, ce qui limite leur portée. « Nous voulons former gratuitement les personnes en situation de précarité, mais faute de moyens, nous sommes contraints de restreindre notre impact ». Son ambition est claire : structurer son initiative pour toucher un plus grand nombre de bénéficiaires et offrir des débouchés concrets. « Beaucoup de personnes à mobilité réduite mendient faute d’alternative ; imaginez l’impact d’une formation qui va leur permettre de subvenir à leurs besoins ».

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Idriss Necdem croit aussi en un meilleur accompagnement des jeunes entrepreneurs camerounais. « Il y a un réel engouement pour l’entrepreneuriat, mais sans encadrement ni financement, peu de projets survivent ; il faut non seulement former, mais aussi faciliter l’accès aux financements et donner aux jeunes les outils pour résister aux épreuves du terrain », fait savoir l’entrepreneur. Entre tradition, entrepreneuriat et engagement social, Idriss Necdem tisse son propre chemin, avec la conviction que chaque pièce fabriquée, chaque formation donnée, contribue à façonner un avenir plus inclusif.

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