Yaoundé : une concertation nationale pour une meilleure adoption de l’IA

Cette assise veut permettre de définir les secteurs prioritaires dans lesquels cette innovation doit être introduite afin d’augmenter la croissance économique de près de 20 % et la production industrielle de 12 % d’ici 2030.

Les concertations nationales sur l’Intelligence Artificielle 2024 (Conia) se sont ouvertes le mardi 25 juin 2024 à Yaoundé, sous le thème « Quelles politiques gouvernementales pour une meilleure appropriation de l’Intelligence Artificielle (IA) au Cameroun ? ». Parmi les objectifs de cette initiative figurent l’augmentation de la croissance économique de près de 20 % et la production industrielle de près de 12 % d’ici 2030. Cette assise a été le moyen pour la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) de présenter les initiatives que le Cameroun entend suivre en matière d’Intelligence Artificielle (IA). « Nous travaillons à mettre en place l’environnement nécessaire, car il n’y a pas d’IA sans infrastructures, pas d’IA sans production de données, pas de production de données sans plateformes technologiques et pas de plateformes technologiques sans la connexion nécessaire et le haut débit », a déclaré Minette LIBOM LI LIKENG au Poste National de la CRTV.

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Organisées par le Minpostel, les Conia 2024 visent à renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux et des parties prenantes en matière de gestion des technologies innovantes, afin de faire face aux nombreux enjeux actuels liés à l’IA et de relever efficacement le défi du développement numérique. Pendant deux jours, les participants ont exploré pour comprendre comment l’IA peut être intégrée de manière responsable et efficace dans les divers secteurs de la société. Ils vont aussi réfléchir sur les principaux axes devant aboutir à l’élaboration d’une stratégie concertée et efficace de l’IA au Cameroun.

Les participants de cette rencontre

Sur le plan de la réglementation, l’élaboration d’une loi sur la protection des données à caractère personnel est envisagée, ainsi que la mise en place d’une « sandbox » pour les startups et les entreprises innovantes en matière d’IA. Sur le plan de l’éducation et de la formation, il s’agit de réfléchir à l’introduction de programmes de formation en IA dans les universités et les institutions spécialisées, ainsi qu’à la mise en place de partenariats avec des institutions internationales et des entreprises privées, en vue du renforcement des capacités locales en matière d’IA.

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En ce qui concerne les infrastructures, la mise en place d’une politique qui vise à moderniser et à renforcer les réseaux de communication et les centres de données, c’est-à-dire l’augmentation de la capacité de la bande passante et l’amélioration de la couverture internet dans les zones rurales, est essentielle pour assurer une gestion efficace et sécurisée des informations. « Des discussions sont par ailleurs en cours entre le gouvernement et la Banque mondiale dans le cadre du développement d’une Digital Public Infrastructure (DPI), qui englobe les plateformes numériques publiques essentielles, facilitant l’accès équitable aux services numériques », explique la Minpostel. Un cadre éthique solide pour le développement de l’IA doit être mis sur pied à la fin de cette concertation. La sensibilisation et la vulgarisation de l’IA, de ses risques et ses opportunités, la lutte contre la désinformation à travers des campagnes d’éducation de masse et l’organisation de sessions de formation des différents acteurs, sans oublier l’adoption d’une charte sur la protection des enfants en ligne, sont des stratégies proposées par les experts pour éduquer la population sur la question de l’IA.

Conia 2024

Cette concertation offre aux experts camerounais et étrangers présents, l’occasion de présenter les enjeux et les opportunités de cette technologie afin d’établir un cadre réglementaire qui facilite son utilisation. C’est dans ce cadre que Antony Same Directeur général de St Digital a, au cours de sa prise de parole sur le thème « Renforcement des compétences et des talents en IA», annoncé une collaboration avec l’équipe Idasco (IA & Datasciences) du Département d’Informatique de la Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I. Selon Anthony SAME, “cette collaboration vise à intégrer l’IA Nyong, développée par ST DIGITAL, dans la reconnaissance et le traitement des langues locales camerounaises”.

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Pour Minette Libom Li Likeng, « L’IA est le défi de cette génération, et pour la promouvoir au Cameroun, nous  devons déjà sensibiliser la population. Il est crucial d’informer les gens sur les avantages de l’IA et de leur faire comprendre qu’elle peut améliorer tout ce que nous faisons dans divers secteurs ».