Tragédie : Au moins 18 morts dans un naufrage meurtrier à Darak

Une pirogue à moteur transportant une centaine de personnes a chaviré causant ce drame dans lequel on dénombre de nombreux disparus.

Par Célestin TABOULI Succès

Une fois de plus, les eaux capricieuses du lac Tchad ont fait des ravages. Dans la matinée du jeudi 28 Novembre 2024 aux environs de 8h, dans l’arrondissement de Darak, département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord, une pirogue à moteur transportant près d’une centaine de passagers se rendant à un marché périodique de Doré-Liman a chaviré, laissant derrière elle un spectacle de désolation. Selon les premiers bilans, au moins 18 personnes ont perdu la vie, tandis 15 ont été secourues par des équipes de sauvetage mobilisées en urgence. Cependant, plusieurs autres passagers restent portés disparus, plongeant leurs proches dans l’angoisse et l’attente insupportable.

Sur place, l’atmosphère est lourde. Les cris des survivants et des familles endeuillées résonnent dans l’air, tandis que les secouristes de la Force Multinationale Mixte (FMM) s’efforcent de retrouver des survivants ou, du moins, de récupérer les corps des disparus. Selon Mahamat, un pêcheur de la zone qui a participé aux premières tentatives de secours : « La pirogue était surchargée, comme souvent. Il y’avait des violentes vagues. Quand elle a commencé à prendre l’eau, les passagers ont paniqué, ce qui a provoqué le chavirement; nous avons fait de notre mieux pour sauver ceux que nous pouvions, mais les courants sont forts ici ». Les personnes décédées sont pour la plupart des enfants dont l’âge oscille entre 7 et 16 ans. Dans les détails, on enregistre 13 fillettes, quatre adolescents et un adulte.

Les défis des secours

Les éléments de la Force Multinationale Mixte déployés dans le Lac Tchad dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, appuyées par des bénévoles, poursuivent les recherches. Cependant, les moyens mis à disposition semblent dérisoires face à l’ampleur du drame. Selon un membre des services de secours : « Nous manquons d’équipements adaptés pour ce type d’interventions. Nos embarcations ne sont pas suffisamment rapides et il est difficile de fouiller efficacement dans ces eaux troubles ». Les secours sont également confrontés à une autre difficulté majeure : le temps. Chaque minute compte pour espérer retrouver des survivants.

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Parmi les survivants, Fanné Moussa, visiblement traumatisée, décrit l’horreur qu’elle a vécue: « Tout s’est passé très vite. J’ai vu des femmes et des enfants crier à l’aide. J’ai eu de la chance qu’un pêcheur m’ait tirée de l’eau. Mon fils, lui, est toujours introuvable ». Ces témoignages poignants soulignent la douleur et l’impuissance ressenties par les victimes de ces tragédies.

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Ce naufrage relance une fois encore le débat sur la sécurité des transports fluviaux dans cette région. De nombreux observateurs pointent du doigt la surcharge et la vétusté des pirogues, l’absence des gilets de sauvetage et la négligence dans le contrôle des embarcations.
Dans un communiqué radio signé le 12 novembre dernier, le Préfet du Logone et Chari, Fombele Mathias Tayem avait d’ailleurs rappeler à l’attention de tous les acteurs navigants et usagers des fleuves El-Beid, du Serbewel et du Logone que les activités de transport des personnes et des biens sur les cours d’eaux suscités présentaient des risques d’accident plus élevés en raison de la forte pluviométrie ayant occasionné la montée exceptionnelle des eaux. A cet effet l’autorité administrative avait prescrit toute une batterie des recommandations à respecter à l’effet d’éviter un tel drame.

Liste provisoire des décès :

1- MARIAM Soûle, environ 11 ans
2- OUMI ABDOULAYE, environ 14 ans
3- RABI Alhadji, environ 15 ans
4- IYANDE, environ 11 ans
5- TOUMBA BALA MAGI, environ 15 ans
6- IYANOUMA, environ 12 ans
7- HADIDJA HABOU, environ 16 ans
8- IYABINTOU MOUSSA, environ 14 ans
9- AICHA Mohammed, environ 15 ans
10- SANI AWALI, environ 12 ANS
11- SALE OUSMANE environ 13 ANS
12- MOHAMED SANI, environ 30 ANS
13- ROUFAI DAN BINTA, environ 9 ANS
14- AWALI DAN TALO, environ 15 ANS
15- MOURDAS DAN TALO, environ 7 ANS
16- MESSA KALLA environ 13 ANS
17- AICHA BALLO, environ 15 ANS
18- ZEINAB ABDOU, environ 13 ANS