Le TOP 5 d’Echostech – Semaine du 18 au 22 novembre 2024

Données personnelles, Agritech, St Digital, Immatriculation numérique des navires : l’essentiel de l’actu tech et web, 25e édition.

Données personnelles : le Cameroun durcit le ton

Le Cameroun renforce la protection des données personnelles avec une loi récemment adoptée par l’Assemblée nationale. Ce texte, soutenu par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, intervient dans la gestion des informations numériques et place la sécurité des citoyens au centre des priorités nationales. Les entreprises reconnues coupables d’infractions risquent des amendes allant jusqu’à un milliard de francs CFA. De leur côté, les responsables encourent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement en cas de collecte ou d’utilisation frauduleuse des données.

Parmi les infractions recensées, le transfert illégal de données vers des pays étrangers sans autorisation préalable est particulièrement ciblé. Les citoyens bénéficient désormais du droit de refuser les SMS promotionnels non sollicités. « Cette loi vise à garantir la vie privée et la dignité des Camerounais tout en encourageant l’adoption des technologies numériques », souligne Minette Libom Li Likeng pour défendre le projet de loi durant la séance plénière de ce mois de novembre.

Agritech Innovation Challenge : 10 start-ups récompensées

Le Cameroun a récompensé 10 start-ups innovantes lors de la première édition de l’Agritech Innovation Challenge, organisée à Yaoundé. Ce concours est une initiative du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) dans le cadre du projet d’accélération de la transformation numérique du Cameroun (Patnuc). Il vise à promouvoir des solutions numériques novatrices pour répondre aux défis agricoles. Les lauréats se distinguent par des projets allant de l’agriculture de précision à l’utilisation de drones, en passant par des plateformes numériques pour la commercialisation et des outils adaptés au changement climatique.

À la première place, le projet Efarm.cm de la start-up efarm.cm, dirigée par Pamela Bang, se distingue par ses solutions numériques pour l’agriculture. Ensuite, Clinicagro, porté par la start-up Clinique Agropastorale et son promoteur Kouoplong Koudjou Pyrrus Oreste, se concentre sur l’adaptation aux changements climatiques. En troisième position, le projet de Food-Mac Engineering Sarl, dirigé par Mbanwei Divine Kobbi, propose des machines automatisées pour la transformation alimentaire. À la quatrième place, AgroSoilAnalyzer développé par la start-up OumsProd Technology sous la direction de Oumarou Adelphe, révolutionne l’analyse des sols.

Côte d’Ivoire : ST Digital lance la construction d’un datacenter Tiers 3 éco-responsable

L’entreprise Camerounaise aujourd’hui présente dans plusieurs pays africains et spécialisée dans la fourniture de services numériques, ST DIGITAL a posé le vendredi 22 novembre 2024 la première pierre de son datacenter Tiers 3 éco-responsable, situé en Côte d’Ivoire, à Grand-Bassam, sur le site du Village des technologies de l’information et des biotechnologies (VITIB). Ce projet, dont l’achèvement est prévu pour la fin du premier trimestre 2025, représente un tournant majeur dans le renforcement de la souveraineté numérique de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest.

L’objectif annoncé est de soutenir le développement des services cloud souverains et sécurisés, ainsi que des solutions d’intelligence artificielle adaptées aux besoins locaux. Ce Datacenter Tier 3 éco-responsable va être une infrastructure qui répond aux normes internationales les plus strictes en matière de sécurité, de redondance et de disponibilité. Il est conçu pour être un modèle d’efficacité énergétique. L’équipement va permettre de répondre aux besoins croissants de stockage et de traitement des données dans la région tout en limitant l’empreinte carbone.

Transport maritime : le Cameroun introduit un système numérique d’immatriculation des navires

Le Cameroun amorce une transformation importante dans la gestion de son secteur maritime grâce à l’introduction d’un système numérique d’immatriculation des navires. Cette initiative, annoncée par le ministre des Transports Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, vise à améliorer la transparence et à assainir la gestion du pavillon camerounais. Dès le 2 décembre 2024, tous les propriétaires qui souhaitent enregistrer leurs navires sous le pavillon du Cameroun doivent effectuer leurs démarches exclusivement en ligne. Ce processus exige la soumission numérique de 17 documents. Selon les autorités, ce dispositif simplifie les formalités administratives et garantit une meilleure traçabilité des engins. Elles rajoutent que cette réforme entend également mettre fin aux abus et pratiques frauduleuses qui ternissent quelques fois la réputation du pavillon camerounais.

Avec plus de 200 navires sous son pavillon, le Cameroun cherche, à travers cette modernisation, à améliorer son image sur la scène maritime internationale. En adoptant une approche numérique et en renforçant les contrôles, le pays espère attirer des armateurs sérieux et éliminer les comportements frauduleux. D’après le ministre des Transports, cette réforme peut également dynamiser l’économie maritime nationale, augmenter les échanges commerciaux et rendre le pavillon camerounais plus compétitif.

Université : ces solutions orientées tech pour le développement des territoires

Parmi les divers échanges et discussions qui ont marqué l’édition 2024 du forum économique de Douala, un panel était consacré aux «solutions universitaires pour le développement des territoires ».

Le Dr Ifriky Tadadjeu, directeur de l’École du numérique et de l’innovation à JFN, a partagé sa vision de l’impact du numérique dans la formation et le développement des territoires. Il a évoqué la notion de jumeau numérique qui permet de tester dans un monde virtuel les solutions qui seront ensuite implémentées dans le réel. Une methode qui permet d’éliminer les échecs et réduire le temps d’action. Il a aussi présenté la plateforme de données climatiques via internet avant d’évoquer la nécessité d’utiliser les données fournies par le satellite pour résoudre les problèmes concrets que les populations rencontrent, rappelant que JFN a déjà mis au point une solution fiable dans ce sens.

Serge Nkene Zogo, représentant de Polytech Douala, a présenté le concept « Bourse de l’innovation et de l’entrepreneuriat ». Le projet phare de ce programme, Inform All City, peut permettre de géolocaliser et digitaliser la collecte des taxes auprès des bayam sellam et autres vendeurs ambulants.

Le professeur Francis Koffi Djanna, chef de la division de la formation permanente à l’Institut universitaire de technologie de Douala (IUT), a quant à lui, présenté des initiatives concrètes pour répondre aux défis du développement local. « À l’IUT, nous préparons nos étudiants à être immédiatement opérationnels grâce à un apprentissage par projet ; nos étudiants ont transformé des véhicules thermiques en voitures électriques et développé une borne médicale connectée pour répondre à des besoins identifiés », déclare-t-il avant de rajouter : « Nos formations sont conçues pour que les compétences acquises soient transférables partout dans le monde, tout en restant adaptées aux réalités locales ».

➡ CHIFFRE DE LA SEMAINE : un milliard de francs CFA

C’est le montant des amendes que les contrevenants (entreprises et particuliers) reconnus coupables de violation de données personnes encourent avec jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Il s’agit de la collecte ou de l’utilisation frauduleuse des données.

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