Formation : 18 femmes vulnérables sortent de la précarité

A l’occasion de son 20^e anniversaire, l’organisation Women Of Africa leur a remis des parchemins qui leur ouvre les portes de l’autonomisation.

Elles viennent des zones reculées et certaines ont fui la guerre dans les régions anglophones. Elle sont femmes au foyer, jeunes femmes sans emploi ou encore filles-mères. Elles sont démunies et n’avaient pas des moyens pour suivre une quelconque formation. L’association Women of Africa dont le siège pour le Cameroun est à Ndogsimbi à Douala les a recueillies et accompagnées pendant 2 ans. Le processus de sélection est basé sur la recherche sur le terrain et les appels à témoins. « On se met à la chasse des jeunes femmes dans les quartiers et même les villages pour les faire sortir de l’oisiveté. Nous avons dans cette cuvée des femmes réfugiés internes venues du Nord ouest pour la plupart » fait savoir Edith MAFFO en charge du processus de formation.

Les 18 apprenantes ont ainsi été formées gratuitement dans les domaines de l’agriculture, la culture de l’escargot, la couture, le leadership, la confection des fruits, la décoration avec les perles ainsi que la customisation de divers accessoires en tissus pagne.

Le but pour Women of Africa est de sortir ces femmes de la dépendance matérielle et faire éclore le potentiel dont elles disposent afin qu’elles puissent se prendre en charge à travers des activités génératrices de revenus. Patricia DJOMSEU, la présidente déléguée de l’association fait savoir que « l’idée est de se dire que les femmes sont capables de sortir de la victimisation et de s’autonomiser, d’être accompagnées et d’être présentes au rendez-vous du développement.»

Du suivi après la formation

Si Women of Africa a pu offrir cette formation gratuitement à ces femmes vulnérables, c’est grâce au soutien de la fondation Air Liquide dont la représentante madame Ebassa a fait savoir que ces femmes ne seront pas laissées ainsi après 2 ans d’efforts. Elle a proposé de trouver un moyen d’aller jusqu’au bout en leur apportant l’aide nécessaire pour démarrer une activité. Toute chose que confirme Edith MAFFO en charge du processus de formation. Elle fait savoir que les apprenantes ne seront pas abandonnées à elle mêmes. « Si on les laisse partir comme ça, elles iront au quartier faire dormir le projet. On ne peut pas investir 2 ans sur une personne sans la suivre après ».

Hanna BANNEN une des récipiendaires se dit reconnaissante d’avoir pu bénéficier de cette formation sans débourser un seul franc. « Il y’a des moments où même le transport pour rentrer chez nous il n’y avait pas, ni même à manger et on nous a pris en charge dans ces moments là ». Elle plaide justement pour la constitution d’un groupe formé par la cuvée 2022 afin de lancer leurs activités.

2.500 femmes formées en 20 ans

Expliquant les raisons de son engagement avec le lancement de cette association il y’a 20 ans, Claire TIEMANI, Présidente-Fondatrice et ancienne cadre de banque dit être partie du constat que les gens autour d’elle avaient besoin d’aide.

Claire TIEMANI, Présidente-Fondatrice Women of Africa

« j’ai vu les conditions de femmes difficiles et même d’hommes. A un an de ma retraite, j’ai organisé une rencontre pour parler de mon idée à mon entourage. Le but pour moi était de partager. Tout a démarré ici à Douala et désormais nous sommes présents dans 18 pays en Afrique et chaque année, nous venons en aide à de nombreuses femmes de couches vulnérables ».

Ce sont au total 2500 femmes formées rien qu’au Cameroun par Women of africa au fil des années.

WOMEN OF AFRICA est une Organisation de Solidarité Internationale (OSI), créée en 2002. Sa mission est d’offrir un service bénévole cohérent et efficace, adapté aux enjeux d’une société en constante mutation. Elle couvre les domaines comme la santé, l’éducation, la tech, le parrainage par l’apprentissage de jeunes, les défis climatiques et bien d’autres.

L’organisation, dont le siège se trouve à Paris, est présente dans 18 pays en Afrique. Son ambition est d’être présente dans les 54 pays du continent dans les 20 prochaines années.