Droits de l’homme : la Société civile camerounaise fait front contre le Minat
Une cinquantaine d’entre elles ont signé, le 10 décembre 2024, une déclaration dans laquelle, elles s’opposent à la restriction des libertés fondamentales et à la suspension des Osc. Elles accusent le Minat de prendre des mesures liberticides pour les Osc et les populations.
Par Armel Mouanjo
Parmi les signataires de la ‘‘Déclaration de la société civile du 10 décembre 2024’’, Me Alice Nkom, le Pr Aba’a Oyono Jean Calvin, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun. Mais, également, des dizaines d’avocats, de présidents et membres des organisations de la société civile, des universitaires, des journalistes, syndicalistes, juristes, activistes… Au total, pas moins de 57 organisations et personnalités de la société civile camerounaise ont marqué leur désaccord, en disant « Non à la restriction de nos libertés fondamentales », et « pas de suspension des Osc ».
Crédibilité
Une suspension et des restrictions qui ne sont pas les premières du genre faites par le ministre de l’administration Territoriale (Minat), et qui interviennent « à la veille d’une élection présidentielle annoncée par la plupart des analystes comme à haut risque ». Dans leur Déclaration, les Osc dénoncent la suspension par le Minat des Osc principalement dans le domaine de la protection des Droits humains tels que le Redhac et Reach Out. « Il s’agit, pour le Redhac, de l’arrêté du 06 décembre 2024 portant suspension pour une durée de 03 mois ; d’un autre arrêté constatant sa nullité et portant interdiction de ses activités ; tandis que Reach Pout est frappé d’une suspension pour une durée de 03 mois.
Une suspension et des restrictions qui ne sont pas les premières du genre faites par le ministre de l’administration Territoriale (Minat), et qui interviennent « à la veille d’une élection présidentielle annoncée par la plupart des analystes comme à haut risque ».
Pourtant, selon les Osc, la crédibilité du Redhac lui a permis de disposer d’un statut d’observateur auprès de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine. D’où l’incompréhension qui nait des motifs évoqués pour le suspendre, lesquels sont qualifiés d’ « infondés et fantaisistes ».
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Ou encore « financement illicites et exorbitants et inadéquats avec le profil de l’activité », « activité de nature à porter atteinte à, l’intégrité du système financier international », « non-respect des dispositions légales relatives au fonctionnement d’un organisme à but non lucratif », « absence de justification et de destination des financements reçus ».
Menace à la paix
L’incompréhension est d’autant plus grande qu « Il est constant que les rapports d’activités du Redhac dont les autorités camerounaises sont régulièrement parmi les destinataires renseignent sur l’usage de ses fonds et sur l’adéquation de cette utilisation aux objectifs légaux du Redhac », écrivent les Osc. « Des actions du Minat qui viennent compléter la longue liste d’atteinte aux libertés comme l’illustrent les épiscopes de tentative de contrôle des partis politiques (Upc, Cpp, Pcrn) ». Pour ces Osc, « les actions du Minat constituent une véritable menace à la paix et à la stabilité du Cameroun », surtout qu’elles surviennent à quelques mois de l’élection présidentielle de 2025.
« On peut y lire que La société civile camerounaise (organisations et personnalités), en cette journée internationale des droits de l’homme 2024, condamne le braquage des libertés publiques au Cameroun ; les tentatives récurrentes de restriction de l’espacer civique ; exige la levée immédiate des mesures qui n’honorent pas le processus démocratique régulièrement présenté comme un atout pour le Cameroun ».
On peut y lire que La société civile camerounaise (organisations et personnalités), en cette journée internationale des droits de l’homme 2024, condamne le braquage des libertés publiques au Cameroun ; les tentatives récurrentes de restriction de l’espacer civique ; exige la levée immédiate des mesures qui n’honorent pas le processus démocratique régulièrement présenté comme un atout pour le Cameroun ; demande à l’ensemble des organisations de droits de l’homme de rejoindre la mobilisation pour exiger le rétablissement des Osc suspendues dans leurs droits ; appelle la communauté internationale à une attention particulière à la situation des libertés fondamentales, et à plus de pressions afin que le Cameroun respecte ses engagements pris à travers la ratification des instruments internationaux en matière des droits de l’homme.
Lire aussi : Me Alice Nkom : « j’ai brisé les scellés parce qu’ils ont été illégalement apposés »
Les Osc ont également lancé, à compter du 10 décembre 2024, une Cellule stratégique de veille sur les libertés fondamentales, afin de veiller aux mieux sur les libertés des personnes et des Osc.
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