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Douala: comment le Dr Olivia Dissongo Joki a été kidnappée

Appelée pour un entretien d’embauche, elle va tomber dans le piège à elle tendue par ses ravisseurs qui vont fondre dans la nature avec leur victime.

Par Blaise Djouokep

24h après l’alerte à l’enlèvement tweetée par le ministre de la Santé Publique annonçant le kidnapping de sa collaboratrice, le Dr Olivia Dissongo Joki reste introuvable.

A l’hôpital de district de Nylon où elle travaille, apprend-on, au service des urgences, le sujet sur l’enlèvement de ce médecin est tabou. Personne n’en parle. Jeudi, 7 avril, au lendemain de sa disparition, l’ambiance est celle des jours habituels dans cette formation hospitalière. Les gens vont et viennent. Difficile d’obtenir le moindre mot sur ce sujet pourtant présent dans les esprits du personnel médical de cet hôpital. Mais personne n’en parle ouvertement. A la moindre évocation de son nom, les réactions des hommes et femmes en blouses sont identiques. Comme s’ils se sont passés le mot. « Avez-vous déjà rencontré le directeur de l’hôpital ? », « Sait-il que vous êtes là ? », « seul le directeur peut vous répondre ». A la direction, le directeur fera savoir aux vigiles, tantôt qu’il est en réunion, tantôt qu’il ne reçoit pas. Impossible également de joindre la famille. Au bout du fil du numéro présenté comme étant celui du papa de la fille, personne pour décrocher.

Piégée par un entretien d’embauche

Les informations sur les circonstances de l’enlèvement du Dr Olivia Dissongo Joki viendront du gouverneur de la région du Littoral. Au cours d’un point de presse donné en matinée d’hier, l’autorité administrative a quelque peu apporté des éclairages. Selon Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, elle aurait reçu un coup de fil de ses ravisseurs se faisant passer pour des responsables d’une structure internationale. Coup de fil selon lequel elle devait se rendre à un endroit précis munie de ses dossiers pour un entretien. Et elle sera enlevée plus tard par lesdits ravisseurs non loin de l’aéroport international de Douala et détenue dans un lieu encore secret. Cependant, de nombreuses questions restent en suspend. Notamment ce qui s’est passé pendant les dernières 24h de la victime, avant son enlèvement.

Sur une photo envoyée à la famille, on peut voir la jeune médecin, poings et pieds ligotés, et assise à même le sol. Selon des sources, une rançon de 200 millions Fcfa est exigée par les ravisseurs. Le gouverneur appelle la famille de la victime à beaucoup de calme, et les populations de la ville de Douala à plus de prudence. Les recherches se poursuivent afin de retrouver saine et sauve, le Dr Olivia Dissongo Joki, et de mettre la main sur ses ravisseurs. Une enquête est ouverte par la légion de gendarmerie du Littoral.

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