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Carte scolaire : les parents à l’épreuve de cette réforme numérique du Minesec

Le système de matricule unique, introduit par le ministère des enseignements secondaires pour améliorer la traçabilité des transactions et le suivi de l’élève tout au long de son parcours scolaire, met à l’épreuve la patience des responsables académiques et familiaux.

En ce début de l’année scolaire 2024-2025, le ministère des Enseignements secondaires du Cameroun a introduit une nouvelle réforme numérique majeure qui est la Carte Scolaire. Cette plateforme vise à révolutionner la gestion des frais de scolarité en attribuant un matricule national unique à chaque élève inscrit dans un établissement secondaire public ou privé. Grâce à ce système, les parents peuvent désormais payer en ligne via des opérateurs mobiles tels que MTN Mobile Money et Orange Money, ou des institutions financières partenaires comme Campost et Express Union. Le but annoncé est d’améliorer la traçabilité des transactions, de garantir une transparence financière et de suivre l’élève tout au long de son parcours scolaire.

Digitaliser les procédures

Pour Jacques Anoumemeu Ngoune, proviseur du lycée bilingue de Batcham dans la région de l’Ouest, joint au téléphone par Télé’Asu, l’introduction de ce système s’inscrit dans la continuité d’une politique de digitalisation initiée par la ministre Pauline Nalova Lyonga il y a plusieurs années. « L’idée derrière la Carte Scolaire est de renforcer la traçabilité non seulement des effectifs des élèves, mais aussi des fonds issus des contributions exigibles », explique-t-il. Il souligne que « Cette réforme est une réponse aux difficultés récurrentes de gestion manuelle des inscriptions et des paiements dans les Établissements scolaires ».

Les défis logistiques

En face, plusieurs parents soulignent des difficultés pratiques. Martine Elong, parent de trois élèves au lycée d’Akwa à Douala partage son expérience. « Le système de paiement est compliqué ; il faut d’abord obtenir un quitus au lycée, puis aller payer à la banque ou chez un opérateur de transfert d’argent et ensuite revenir valider le paiement ; les files d’attente sont interminables, et cela demande beaucoup de temps et de déplacements », raconte -t-elle.

Procédure d’obtention du matricule

 

L’un des principaux obstacles rencontrés par les parents est la saturation des serveurs lors de l’attribution des matricules. Ce qui rend le processus lent. « Nous avons dû attendre plusieurs jours avant que le matricule de mon fils apparaisse ; j’étais obligé de patienter, car sans matricule, les agences comme Express Union refusent d’encaisser les paiements », confie Paul Mbarga, parent. Pour les élèves en classe de 6e, la situation est problématique selon certains parents qui déclarent que les matricules ne sont pas souvent disponibles au moment de l’inscription. Ils payent donc une première tranche des frais sans matricule et une fois que le matricule est attribué, ils viennent payer le reliquat.

Une salle de classe

 

Face à ce changement, certains établissements, comme le Lycée bilingue de Batcham, tentent de s’adapter. Le proviseur Jacques Anoumemeu Ngouné précise que des partenariats ont été établis avec des opérateurs locaux comme Campost, MUPECI, ou Express Union, pour faciliter le paiement des frais, notamment dans les zones rurales où les réseaux de téléphonie mobile sont souvent insuffisants pour le paiement via MTN Mobile Money ou Orange Money. « Les parents peuvent se rapprocher de ces institutions pour effectuer leurs paiements sans grande difficulté, même dans les zones mal desservies par les opérateurs mobiles », explique-t-il.

Une procédure qui peut être simplifiée

Bien que cette réforme numérique se donne pour ambition d’améliorer la transparence et de traçabilité des transactions, il reste du chemin à parcourir pour que le système fonctionne de manière fluide dans tout le pays. « Nous avons observé une amélioration grâce à ce système, notamment dans la gestion des effectifs et des paiements ; mais il faut reconnaître que la procédure peut encore être simplifiée », admet le proviseur du lycée bilingue de Batcham.

Pour Assan Bouba, parent, la réforme nécessite des ajustements urgents. « Il serait plus simple de permettre aux parents de payer directement après l’obtention du matricule, sans devoir passer par autant de formalités ; cela éviterait le stress supplémentaire des allers-retours », suggère-t-il.

Lire aussi : Année scolaire 2024/2025 : les préparatifs dans les ménages

Le gouvernement, de son côté, reste ferme sur la date butoir du 15 décembre 2024, fixée pour la généralisation de ce système. Selon le ministère des Enseignements secondaires, les élèves qui ne se conformeront pas à cette directive pourraient se voir refuser l’accès aux examens.

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