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Cameroun : le coût élevé de l’internet reste un problème majeur

La troisième édition du forum national sur la cybersécurité et la cybercriminalité qui s’est tenu à Bertoua a exploré les défis du numérique au Cameroun.

La troisième édition du Forum national sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité (FNCC) s’est tenue à Bertoua, les 10 et 11 décembre 2024. Cet événement, organisé sous le thème « Écosystème national du numérique et protection des données stratégiques », a réuni experts, universitaires et décideurs publics pour évaluer les risques qui pèsent sur les données numériques au Cameroun et proposer des solutions pour contrer les cybermenaces.

Les enjeux majeurs de la cybersécurité au Cameroun

D’après le compte rendu de nos confrères de Digital Business Africa, lors de la cérémonie d’ouverture présidée par Ndongo Paul Petit, représentant de la ministre des Postes et Télécommunications, les enjeux majeurs de la cybersécurité ont été exposés. La conférence inaugurale, animée par le Pr David Jaures Fotsa Mbogne, chef du département de Mathématiques, Statistiques et Informatique de l’Université de Bertoua, a permis de dresser un état des lieux du numérique au Cameroun.

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Il a insisté sur plusieurs défis structurels, dont le coût élevé de l’internet dans le pays. « L’un des problèmes majeurs reste le coût élevé de l’internet au Cameroun ; à 1,63 dollar, soit 1 017 Fcfa par gigabit, nous sommes parmi les pays les plus chers d’Afrique, alors qu’au Malawi ce même gigabit coûte 0,38 dollar (237 Fcfa) et 0,55 dollar (343 Fcfa) au Rwanda », a expliqué David Jaures Fotsa Mbogne, en se basant sur des données récentes du cabinet londonien Cable Co.

La fracture numérique

D’après le chef du département de mathématiques, statistiques et informatique de l’université de Bertoua, ce coût élevé aggrave les inégalités d’accès, particulièrement dans les zones rurales où la connectivité est quasi inexistante. « La fracture numérique persiste ; de nombreuses localités restent déconnectées, ce qui freine toute inclusion numérique et limite les opportunités économiques dans ces régions », ajoute-t-il. Il souligne également le retard du Cameroun dans la dématérialisation des services publics et privés. « Malgré les promesses du numérique, nos administrations et entreprises tardent à adopter les solutions numériques ; cela freine non seulement leur efficacité, mais aussi l’émergence d’un véritable marché numérique », précise-t-il. Il révèle que plusieurs secteurs stratégiques, comme les télécommunications, restent sous-exploités en termes de potentiel numérique.

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Malgré ces défis, des projets sont en cours pour accélérer la transition numérique. Parmi eux, le projet d’accélération de la transformation numérique au Cameroun (Patnuc), lancé en 2023 avec un financement de 62 milliards de FCFA par la Banque mondiale. Il vise à réduire la fracture numérique et à moderniser les infrastructures. « Ce programme est une opportunité pour améliorer l’accès à internet, favoriser l’inclusion numérique et moderniser les services publics », a indiqué l’expert.

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