Fintech : vers une croissance du chiffre d’affaires en Afrique
Selon le rapport publié ce 10 décembre 2024 par le cabinet McKinsey & Company, cette augmentation devrait quintupler d’ici 2028, permettant ainsi à ce secteur d’atteindre 29 368 milliards de Fcfa, contre 6 248 milliards en 2023.
Le secteur des technologies financières (fintech) en Afrique connaît une évolution rapide, malgré des défis liés à la conjoncture économique et à la baisse des financements. Selon le rapport publié le 10 décembre 2024 par le cabinet McKinsey & Company, intitulé « Redefining success: A new playbook for African fintech leaders », le chiffre d’affaires des start-up spécialisées dans ce domaine peut atteindre 29 368 milliards de Fcfa en 2028, contre 6 248 milliards de dollars en 2023.
Cette dynamique repose sur des facteurs structurels tels que de faibles taux de bancarisation, une forte croissance démographique ainsi qu’une adoption croissante du mobile money et des smartphones. Pour que ce quasi-quintuplement des revenus devienne réalité, le rapport souligne que le taux moyen de pénétration des technologies financières sur le continent va passer de 5,3 % en 2023 à 15 % en 2028, soit un niveau équivalent à celui du Kenya, leader régional en la matière.
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Cependant, tout dépend de la capacité des Fintechs à s’adapter au refroidissement actuel du marché du capital-risque. « Les fintechs actives sur le continent peuvent s’adapter en privilégiant une croissance plus lente, mais plus durable, et en s’ouvrant davantage aux fusions-acquisitions », indique le rapport. Cette stratégie peut leur permettre de naviguer dans un environnement économique marqué par une réduction des financements en actions.
Contraction du financement
Le rapport indique qu’entre 2022 et 2023, le financement des fintechs africaines a chuté de 37 %. Cette tendance s’est aggravée en 2024 avec une baisse de 51 % au premier semestre par rapport à la même période en 2023. Cette contraction du financement en actions a obligé certaines entreprises à réduire leurs effectifs ou à fusionner. En revanche, le financement par la dette a connu une croissance remarquable, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 182 % entre 2022 et 2023. Selon le rapport, cette évolution reflète une confiance accrue des investisseurs envers des entreprises matures opérant dans des secteurs stratégiques tels que les paiements transfrontaliers et le financement des PME. Ces segments ont attiré 70 % des capitaux levés entre 2022 et 2023.
La bataille pour les talents reste l’un des défis majeurs d’après le rapport. Près de 38 % des développeurs africains travaillent pour des entreprises basées hors du continent, ce qui exacerbe la concurrence locale pour les ressources humaines. Ce problème est aggravé par une cybercriminalité croissante, dont le coût pour le continent était estimé à plus de 2 499 milliards de Fcfa en 2021, soit environ 10 % du PIB africain. Par ailleurs, la fragmentation des cadres réglementaires ralentit l’expansion régionale des Fintechs. Selon le rapport, une harmonisation accrue des politiques est nécessaire pour permettre aux entreprises de tirer parti des opportunités sur l’ensemble du continent.
Innovation et partenariats pour stimuler l’inclusion financière
Malgré ces obstacles, les Fintechs africaines continuent d’innover. Le rapport met en avant l’essor des partenariats entre fintechs, banques et opérateurs télécoms, qui permettent d’étendre la portée des services financiers. L’intelligence artificielle générative (IA) s’impose également comme un outil stratégique, notamment pour personnaliser les offres et renforcer la sécurité des transactions. Des initiatives comme celles de LemFi, une start-up nigériane, montrent comment les fintechs exploitent les partenariats locaux pour élargir leur impact. Les services de scan-and-pay et les paiements sans contact figurent également parmi les innovations produites qui accélèrent l’inclusion financière.
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Le rapport identifie six tendances susceptibles de transformer durablement le secteur des partenariats entre Fintechs et institutions traditionnelles. L’essor de ces partenariats facilite l’interopérabilité et l’accès aux services financiers. La consolidation du marché repose sur la multiplication des fusions et acquisitions qui permettent la création d’acteurs plus robustes, capables de mieux résister à la volatilité économique. Avec l’intégration sectorielle, les fintechs investissent dans des secteurs non bancaires, comme la logistique ou le commerce électronique, pour proposer des services financiers intégrés.
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La diversité régionale est aussi un atout, car certains pays, comme l’Algérie, profitent de réformes réglementaires pour ouvrir leurs marchés, tandis que d’autres restent freinés par des environnements moins favorables. Enfin, les solutions comme les paiements numériques ou les plateformes basées sur le mobile money favorisent l’inclusion financière.
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