État de santé de Paul Biya : le gouvernement muselle la presse

Quelques heures après les démentis de la Présidence de la République et de quelques ministres, Paul Atanga Nji vient d’interdire aux médias d’en parler.

Dans une note publiée ce 9 octobre, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji ordonne aux gouverneurs de région de mettre en place des « cellules de veille » au sein de leurs services. Ces organes auront pour mission de suivre et d’enregistrer toutes les émissions et débats dans les médias privés et d’identifier les auteurs des commentaires tendancieux. « Je vous prescris de prendre des mesures appropriées pour le strict respect des présentes directives sans la moindre complaisance » fait-il savoir.

Sécurité nationale et restrictions

La note sur laquelle il est mentionné « très urgent » fait comprendre que le Chef de l’État est la première institution de la République et que, par conséquent, les débats sur son état relèvent du domaine de la sécurité nationale. « Tout débat dans les médias sur l’état du Président de la République est par conséquent formellement interdit et les contrevenants devront faire face à la rigueur de la loi », déclare le ministre. Le document dénonce des « personnes sans scrupule » qui, via les médias et les réseaux sociaux, publient des nouvelles mensongères sur l’état de santé de Paul Biya.

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En effet, le 8 octobre dernier, Samuel Mvondo Ayolo a publié un communiqué en réponse aux rumeurs concernant l’état de santé du Président de la République. Dans cette déclaration, le directeur du cabinet civil a indiqué que « le président se porte bien et continue à travailler et vaquer à ses occupations depuis Genève, où il se trouve après son séjour à Beijing ». La communication de René Emmanuel Sadi condamnait les manœuvres de désinformation orchestrées par des personnes cherchant à déstabiliser le pays. Il a également déclaré que le Chef de l’État rejoindra le pays dans les prochains jours.