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Rumeurs sur Paul Biya : le gouvernement dément, les débats persistent

Alors que plusieurs membres du gouvernement ont fermement réfuté les nouvelles alarmantes qui circulaient, des interrogations sur le silence du président de la République persistent.

Depuis le 2 septembre 2024, date à laquelle Paul Biya a quitté le Cameroun pour participer au Forum de Coopération Chine-Afrique (Focac), celui-ci n’est toujours pas de retour. Sa dernière apparition publique date du 7 septembre soit plus d’un mois. Son absence aux rendez-vous internationaux tels que la 79e Assemblée générale des Nations Unies ou encore le sommet de la Francophonie ont alimenté une vague de rumeurs sur son état de santé, voire son décès.

Rebelote

Certains observateurs rappellent que cette tactique du silence n’est pas nouvelle. En 2004, après de longues semaines d’absence et de silence, il avait alors déclaré à la télévision sa fameuse phrase, « Ceux qui s’intéressent à mes obsèques, je leur donne rendez-vous dans une vingtaine d’années ». En 2004 comme vingt ans plus tard, l’absence de démenti officiel dans les délais avait fini par favoriser une grande propagation de la rumeur.

Une gestion par le silence qui ne convainc pas tout le monde. Patricia Tomaïno Ndam Njoya, maire de Foumban et présidente de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), déplore le manque de communication officielle et la multiplication des rumeurs nuisibles. Pour elle, « l’opinion publique est réduite à subir des spéculations diverses ». Dans un communiqué, elle appelle à des explications claires des institutions compétentes, notamment le Conseil constitutionnel.

Stratégie politique ?

Le long silence qu’on observe à chaque rumeur est vu par certains comme une stratégie politique bien rodée. David Eboutou, analyste politique, souligne dans l’émission “Sacré Matin” sur Radio Balafon que « Le chef de l’État utilise les silences et ses absences à son avantage ». Selon lui, Paul Biya cherche à se présenter comme un sauveur du peuple camerounais, et son retour imminent pourrait s’accompagner d’une montée en popularité. « On peut critiquer le Président de la République sur de nombreux points, mais pas concernant sa stratégie », déclare-t-il avant d’ajouter que « Dans les jours à venir, il peut faire son retour avec une nouvelle image, et sa popularité pourrait augmenter ».

Sur le plan institutionnel

Sur le plan politique, le politologue Pierre Nka a précisé dans le journal en ligne DW Afrique qu’« il n’y a pas lieu de parler de vacance de pouvoir tant que le président est en mission officielle à l’étranger ; aucune disposition constitutionnelle ne peut être invoquée ». Il s’appuie sur l’article 4 de la Constitution qui ne prévoit de vacance de la présidence qu’en cas de décès ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel. Pour Pierre Nka, les Camerounais doivent garder à l’esprit les habitudes de Paul Biya, un président qui, selon lui, reste effacé même lorsqu’il est présent dans le pays.

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Il faut noter que ces réactions sont dues aux deux communiqués successifs qui ont été émis par le Cabinet civil de la Présidence et le ministère de la Communication ce 8 octobre, auxquels il faut rajouter les sorties des ministre Jacques Fame Ndongo et Gragoire Owona. Des réactions musclées dont le but était de répondre aux spéculations partagées sur les réseaux sociaux. Dans le communiqué signé du directeur du cabinet civil Samuel Mvondo Ayolo, il est précisé que « le président se porte bien et continue à travailler et vaquer à ses occupations depuis Genève, où il se trouve après son séjour à Beijing ». L’autre communiqué émis par le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi condamne les manœuvres de désinformation orchestrées par des personnes qui cherchent à déstabiliser le pays. Il rappelle également que le Chef de l’État rejoindra le pays dans les prochains jours.

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