Crise anglophone: Le Mindef accuse, Msf se défend
Dans un communiqué, le ministère de la Défense accuse Médecins sans frontières de soutenir les sécessionnistes, ce que dément l’association humanitaire internationale.
Par Blaise Djouokep
La tenson est vive entre le ministère de la Défense (Mindef) et l’association humanitaire internationale Médecins sans frontière (Msf). Dans une correspondance en date du 27 décembre, le Mindef accuse Msf de connivence avec les sécessionnistes. Selon le communiqué que signe le chef de la Division de la communication, le capitaine de vaisseau Cyrille Serge Atonfack Guemo, « dans l’après-midi du 25 décembre 2021, une patrouille de la brigade territoriale de la gendarmerie de Tinto, arrondissement de Upper-Bayang, département de la Manyu, région du Sud-Ouest, a eu un accrochage au lieu-dit Tinto II, avec deux dangereux terroristes, les nommés Mbu Princely Tabe alias ‘‘général Moving Star’’ et Besong Eugene alias ‘‘ général Pa Lampat’’, en opération de repérage pour boucler les préparatifs de l’attaque de cette brigade, programmée le jour-même. Sérieusement atteints par balles lors de l’accrochage, les deux crapules ont trouvé refuge dans la forêt de Ntenmbang », note le communiqué.
Selon le Mindef, les deux hommes contactent au petit latin du 26 décembre, Mayur Milan, de nationalité indienne et responsable de l’antenne Médecins sans frontières (Msf) de Mamfé, pour leur exfiltration du département de la Manyu à partir du village Ashum vers un centre de santé. Ils sont rejoints plus tard par une ambulance avec à bord l’infirmière Mewouo Marguerite Gerzande. Le survivant Mbu Princely Tabe sera pris en charge par l’équipe de Msf et l’évacuation décidée pour le Presbyterian médical institutions de Manyemen, communément appelé Manyemen annex, dans l’arrondissement de Nguti, département du Koupe-Manengouba, région du Sud-Ouest.
« A aucun moment de cette opération, Msf n’a notifié les autorités administratives de la Manyu conformément aux protocoles opérationnels en vigueur validés d’accord parties. Msf s’est ainsi engagé dans une opération clandestine d’exfiltration et de couverture de terroristes, malgré les mises en garde des autorités camerounaises », dénonce le communiqué d’après lequel le fugitif et ses complices de Msf seront interpellés au check point de Nguti aux environs de 9h dans la matinée du 26 décembre, et le terroriste, transféré vers l’hôpital de district de Mamfé, après avoir reçu des soins par les éléments de l’infirmerie du 6ème Bir de Nguti.
« Les premiers éléments de l’enquête révèlent que l’infirmière à bord, Marguerite Mewouo aurait, avec la couverture des responsables Msf local, monté de toute pièce, une fausse fiche d’identification avec pour nom du patient ‘‘Ndip Ben’’. La même fiche déclarait le patient non blessé par balles et plutôt en provenance de Mamfé », précise Cyrille Serge Atonfack Guemo. Des accusations que rejette en bloc Msf d’après qui Msf a dépêchée une ambulance en réponse à un appel indiquant qu’un homme blessé avait urgemment besoin de soins. L’association humanitaire internationale présente au Cameroun depuis 1984 décline toute complicité avec les sécessionnistes et dit ne pas être de connivence avec ces terroristes
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