Cyrille Sam Mbaka : « Le Groupe de Douala n’a pas vocation à choisir un candidat. »

Co-fondateur de ce mouvement politique, l’homme politique explique les raisons qui ont conduit à la création de cette initiative et en définit la feuille de route.
Le Groupe de Douala, dont vous êtes l’un des fondateurs, a tenu une conférence de presse le 02 mai dernier à Douala, afin de présenter ce Groupe et le bilan des consultations faites auprès des candidats de l’opposition pour concrétiser l’idée d’une candidature forte de l’opposition à la prochaine présidentielle de 2025. Comment Le Groupe de Douala s’est-il formé ?
Le groupe de Douala se forme suite à la demande populaire que nous voyions croissante. Les camerounais s’inscrivent de plus en plus dans les listes électorales, alors que par le passé, on voyait beaucoup plus l’abstention. Il est donc hors de question de penser que ce capital humain doit être dispersé. La demande populaire date de 30 ans. Unissez-vous. Donc, en réalité, c’est suite à cette réflexion et fort de cette expérience que nous avons depuis plus de 30 ans, que nous nous sommes dit qu’il fallait faire quelque chose. Il faut éviter de penser un seul instant que c’est une plateforme comme les autres.
Non ! C’est l’appel du peuple et nous sommes des facilitateurs. Il faut que ce soit bien compris. Nous allons procéder par étape. Nous avons commencé ce travail et nous avons tenu à rendre compte. Nous avons rendu compte, et nous continuons notre travail. Donc, nous sommes des facilitateurs.
Quels sont les objectifs et résultats attendus à termes par « Le Groupe de Douala » ?
Dans cette démarche, nous visons à ce que le peuple camerounais pour une fois soit satisfait, soit mobilisé autour d’une équipe qui a les mêmes ambitions, qui a les mêmes objectifs. Le peuple camerounais a soif de voir une équipe. Le peuple camerounais ne croit plus au messie. Et donc, c’est cette équipe que nous essayons de constituer, en consultant, en discutant, et en vous rendant compte. Nous pensons que ce n’est pas un travail facile. Mais, les résultats peuvent être positifs au vu des différentes personnes que nous rencontrons, des personnes ressources avec qui nous échangeons. Les camerounais veulent le changement et nous devons créer des conditions pour que la masse critique puisse arriver à la satisfaction du peuple.
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Pourquoi commencez-vous votre déclaration en disant que « Le Groupe de Douala » ira jusqu’au bout » ?
Quand nous disons que nous irons jusqu’au bout, c’est parce que nous savons qu’il y a une solution. A tout problème, il y a une solution. Et nous pensons que la médiation que nous allons faire va emmener les acteurs politiques à comprendre que c’est le peuple qui est souverain, que c’est une demande populaire, une demande du peuple. Et comme nous voyons le comportement des uns et des autres au niveau de l’opposition, nous constatons que les gens se marchent dessus. Et il faut éviter que cela ne continue et faire une réconciliation, parce qu‘à la fin, nous devons aboutir à un Cameroun réconcilié, à un Cameroun où il n’y a plus de guerre ou de guéguerre, à un Cameroun où les Camerounais ont eux-mêmes pensé leur fondation. Voilà ce qui nous anime.
Dans la Déclaration dont vous êtes l’un des deux signataires, vous faites allusion à des incidents de parcours que vous avez rencontrés. Pouvez-vous nous en citer quelques-uns ?
Il y a forcément des incidents de parcours. Vous ne pouvez pas engager une telle action au Cameroun aujourd’hui sans avoir des incidents de parcours. Vous savez bien qu’au Cameroun aujourd’hui, la polémique est de rigueur. Mais, nous avons confiance au travail que nous faisons. Ce n’est pas un point sur lequel il faut s’appesantir. Il faut faire avancer les choses et nous allons continuer à faire avancer les choses
Les noms des 5 leaders politiques que vous avez jusqu’ici rencontré dans votre démarche sont cités dans la Déclaration. Pourquoi ces leaders et jusqu’où vont s’étendre les consultations ?
Nous ne rencontrons pas seulement les leaders politiques. Nous comptons en rencontrer davantage. Mais nous rencontrons aussi les acteurs de la société civile, et tous ceux qui concourent au suffrage universel, et même les syndicats. Il y a une volonté populaire de faire changer les choses et elle doit se traduire par les faits. Donc, nous voulons absolument progresser et de temps en temps, rendre compte de là où nous sommes.
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Parmi les leaders politiques rencontrés, certains semblent déjà laisser croire qu’ils préfèrent se consacrer et se concentrer à leurs partis politiques qui les a déjà investi. Pensez-vous qu’une candidature unique de l’opposition soit possible ?
Nous avons bien précisé qu’on veut sortir de là avec une candidature forte autour d’une équipe. Et il est complètement illusoire de penser qu’il y aura que deux candidats à cette élection là (le candidat du parti au pouvoir et celui de l’opposition). Non. Ceux qui vont adhérer à ce que nous faisons, vont signer un pacte républicain. C’est une équipe qui va conduire cette candidature de l’opposition. Ce ne sera pas un messie qui va travailler seul, mais, ce sera une équipe.
Donc, les gens doivent comprendre que notre démarche c’est une démarche de facilitateur, une démarche des gens qui écoutent le peuple et qui pensent que le peuple peut obtenir satisfaction suite à des réflexion, à des discussion, une démarche des gens qui pensent qu’il faut enterrer la hache de guerre qu’il y a au sein de l’opposition, parce que le plus important c’est de tout capitaliser vers une convergence pour que le paradigme soit changé et que les camerounais sortent massivement pour voter sans état d’âme en sachant que l’opposition, les candidats ont pu écouter leurs plaintes, leurs demandes.
C’est fondamental et nous devons l’essayer. Tout le monde doit essayer de s’y mettre, d’y adhérer pour qu’on ait un résultat à la fin. Ce n’est pas une affaire de nous deux (Anicet Ekane et Cyrille Sam Mbaka). C’est une affaire de tous les camerounais. C’est une initiative, mais, tous les camerounais doivent être impliqués, doivent être partie prenante. Voilà les objectifs que nous poursuivons.
Propos recueillis par Armel Mouanjo
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